« Nous souhaitons trouver des mécanismes durables pour un retour à la paix »

Francis Faï Yengo, coordonnateur du Comité national de désarmement, démobilisation et de réintégration.

Qu’est-ce qui justifie le rapprochement du Cameroun avec la Colombie en matière de désarmement, démobilisation et de réinsertion ?
Le Comité national de désarmement, de démobilisation et réintégration (Cnddr) a effectué une visite de haut niveau en Colombie en août 2023 pour apprendre de leur riche expérience en matière de résolution de conflits. Nous sommes également allés raconter notre histoire et notre expérience dans le processus DDR au Cameroun depuis sa création par décret présidentiel No 2018/719 du 30 novembre 2018. C’est au terme de ces échanges que nous avons entrepris de les inviter en retour au Cameroun pour lancer un programme de coopération Sud Sud sur la consolidation de la Paix. Ce programme qui a été lancé il y a quelques jours est non seulement la réponse à notre invitation mais aussi la preuve que la Colombie veut faire passer la Coopération Sud Sud à une étape supérieure.

Qu’attendez-concrètement de la coopération internationale qui se met ainsi en place dans ce domaine ?
Si nous nous sommes tournés vers la Colombie aujourd’hui, c’est parce que nous désirons accentuer notre expertise en matière de résolution de conflits. Nous attendons donc de ce nouveau programme de coopération, des échanges fructueux non seulement avec la Colombie mais également avec les pays d’Afrique et d’Asie membre de celui-ci. Nous souhaitons y trouver des mécanismes durables pour un retour à la paix dans notre nation. Ces mécanismes se transmettront notamment à travers des formations sur plusieurs domaines de maintien de la paix qui seront dispensées par les Colombiens. Le Cameroun, quant à lui, entend aussi partager avec la Colombie et ces autres pays, ses expériences sur le processus DDR, connaissant sa particularité et sensibilité qui est un processus pendant que les conflits sont encore en cours.

En-dehors de la Colombie, y a-t-il d’autres pays dans le viseur, dans l’optique d’étendre ces partenariats ?
Nous pouvons dire qu’avant même la création du Cnddr, le Cameroun avait déjà commencé à privilégier ses rapports avec l’international, en matière de consolidation de la Paix. C’est ainsi que le pays est allé à la rencontre de nombreux autres pays africains et au-delà de l’Afrique qui ont connu des conflits bien avant même le Cameroun et qui possèdent déjà un système DDR, afin de voir comment ils procèdent dans la résolution des dits conflits. Nous avons ainsi été au Niger, au Nigeria, en Egypte, au Mali, au Tchad, au Maroc, etc. Pour ce qui est de la collaboration avec les autres pays, nous travaillons étroitement avec les pays du Bassin du Lac Tchad, tous touchés par la secte terroriste Boko Haram. Nous sommes en cours de partenariat avec le « Cairo International Centre for Conflit Resolution, Peacekeeping and Peacebuilding (Cccpa) » en Egypte. 

Quelle est la situat...

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