Festival de Cannes : l’offensive africaine

Malgré l’absence de films en sélection officielle pour la palme d’or, les cinéastes du continent impriment leurs marques.


Vendredi 17 mai. Le pas assuré, Pierre Kegne se dirige vers Pantiero. Dans cette section du Marché du film à Cannes, située face à la mairie, se trouve le Pavillon Afriques. Le soleil est sorti, comme pour effacer les marques de l’amertume de n’avoir aucun film en sélection cette année. Le réalisateur camerounais en a été dégoûté. Vêtu de son magnifique boubou confectionné au Nord-Ouest Cameroun, il tient à défendre son identité, ses origines. Le marketing passe aussi par ces éléments. Il en est conscient. « Je viens soutenir un frère dont le film est en projection ici. Je suis à Cannes également pour chercher des collaborations pour la distribution de mon film en fin de montage « Un voyageur sans issue », souffle-t-il.
Au Pavillon Afriques, où il arrive vers 18h, ça grouille de monde. Ambiance musicale africaine. Des réalisateurs, acteurs, journalistes, directeurs de festivals originaires du continent et des Etats-Unis sont présents. CT repère rapidement Sylvie Nwet, la déléguée générale de la Semaine internationale du premier film (Yarha), du Cameroun. Il y a aussi le producteur camerounais Nicolas Biligui. L’affiche du jour est réservée à la première mondiale du long métrage du réalisateur congolais (RDC) Jean Jacques Nsele’e « Mboka Love ». Un film panafricaniste dont les scènes tranchent avec des images de misère que certains véhiculent souvent. Dans le rôle principal, Amine, Tchado-Camerounais dont la performance est saluée par des applaudissements intenses à la fin de la projection. « Mboko veut dire « pays » et Love « amour ». Ça donne pays d’amour. C’est un clin d’œil que nous voulons faire au pays. "Surtout, on a le retour au pays de la protagoniste. Elle rentre et tombe amoureuse d’un jeune qui y vit. La leçon à tirer, c’est qu’on peut se trouver très bien en Afrique en tant qu’Africains », précise le réalisateur.

 

La percée ivoirienne
C’est ce même fil conducteur que tiendra la Directrice générale de l’Office national du cinéma de Côte d’Ivoire (Onaci), Lison Diomande Johnson, au Pavillon Cinémas du monde le lendemain. L’Organisation Internationale de la francophonie (OIF) dévoile les lauréats du Fonds à l’image 2024. La Côte d’Ivoire a des candidats en lice. Occasion en or pour la DG de l’Onaci de faire une grande annonce : l’ouverture de la Côte d’Ivoire au monde.  « La vision du gouvernement est la redynamisation du secteur du cinéma et de l’audiovisuel. L’ambition est de faire du label Côte d’Ivoire cinéma, une r&eac...

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