« Il n’existe plus de secteurs d’activité réservés aux hommes »

L’éclairage de Marie-Thérèse Abena Ondoa, ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille.

Madame le ministre, la 37e édition de la Journée internationale de la femme s’est célébrée hier sous le thème : « Egalité femmes-hommes aujourd’hui pour un avenir durable ». La récurrence de cette thématique de l’égalité est-elle le signe que le message ne passe pas ?
Permettez-moi de prime abord de rappeler qu’il est énoncé dans le préambule de la Constitution de notre pays que « l’être humain, sans distinction de race, de religion, de sexe, de croyance possède des droits inaliénables et sacrés », et que tous les « Hommes sont égaux en droits et en devoirs ». Pourquoi cela ne se matérialise-t-il pas par les actes concrets ? 
Comme vous le savez, l’égalité consiste à assurer l’accès des femmes et des hommes aux mêmes opportunités, droits, occasions de choisir, conditions matérielles tout en respectant les spécificités des uns et des autres. Les femmes aussi bien que les hommes doivent jouir des mêmes droits et tirer chacun, selon ses compétences et ses besoins, les bénéfices que lui offre l’environnement entendu comme cadre de vie global. 
Il est important d’intégrer que l’égalité ne saurait être un acquis. Tant que les rapports hommes-femmes sont encore inégalitaires, aussi longtemps que les filles et les femmes subissent des discriminations et des violences, le chantier de l’égalité ne peut pas être effectif. Nous continuerons à répéter ce message afin d’obtenir un réel changement de mentalité, de comportement qui amènera les hommes et les femmes à évoluer main dans la main, dans une société où toutes les composantes de la société, homme comme femme, garçon comme fille bénéficieront des mêmes chances, des mêmes opportunités. Le changement doit être réel à tous les niveaux. De nombreux efforts sont faits mais le problème est profond. La récurrence de cette thématique nous fait percevoir la nécessité de faire bouger les choses, chacun de nous, homme comme femme, garçon comme fille, enfant comme adulte, doit en être conscient et œuvrer pour atteindre cette égalité. 
Quel contenu le gouvernement camerounais met – il dans cette notion ?
Le Cameroun partage le sens universel de la notion d’égalité entre les sexes qui signifie que les femmes et les hommes ont le même statut et qu'ils bénéficient des mêmes conditions, pour réaliser pleinement leurs droits fondamentaux et leur potentiel, pour pouvoir contribuer au développement national, politique, économique, social et culturel et bénéficier des résultats.
C’est ainsi que notre pays met en œuvre des politiques et initiatives en vue d’atteindre l’égalité des sexes et l’autonomisation de toutes les femmes et de toutes les filles dans le cadre global de la protection des droits de la femme avec des exigences conjuguées de la démocratie et de la bonne gouvernance, socle de la philosophie et de la politique de développement socio-économique prônées par le chef de l’Etat, son Excellence Paul Biya, dont l’engagement en faveur de l’amélioration des conditions de vie des femmes et filles est un fait constant et bien établi.
Les mesures prises dans cette perspective découlent ainsi de la Vision de développement du Cameroun à l’horizon 2035, à savoir : « un pays émergent, démocratique et uni dans sa diversité » et de la Stratégie Nationale de développement à l’horizon 2030 (SND30) qui constitue le cadre de référence des interventions gouvernementales pour la période 2020-2030. Parmi les priorités définies dans la SND30, la thématique de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes occupe une place importante tant elle constitue un facteur de sous-développement et un problème majeur à résoudre pour parvenir à une véritable émergence. Au, quotidien le Gouvernement du Cameroun, à travers ses cadres juridiques, stratégiques et institutionnels en matière de genre, œuvre pour l’amélioration des droits et opportunités des femmes en tant que citoyennes égales et à part entière dans tous les segments de la vie nationale.
Sans être très longue, je dirais que le Cameroun a ratifié la quasi-totalité des instruments juridiques internationaux et régionaux de promotion des droits de l’homme et plus spécifiquement des droits de la femme, dont les plus connus sont la Convention sur l’Elimination de toutes les formes de Discrimination à l’Egard des Femmes (CEDEF) ; la Charte africaine des Droits de l’Homme et des Peuples et son Protocole relatif aux Droits des Femmes en Afrique (Protocole de Maputo).
Des engagements en faveur de l’égalité de genre ont été annoncés dans les politiques et réformes nationales au Cameroun. J’ai évoqué la SND30 plus haut. Il existe une politique nationale genre dont l’objectif général de la politique nationale genre est de contribuer à l’élimination systématique des inégalités entre les femmes et les hommes à tous les niveaux de la vie sociale.
Des stratégies sectorielles intégrant le genre ont également été élaborées. Il s’agit de la stratégie de lutte contre les violences basées sur le genre (2018-2020), du plan d’action national 1325 sur les femmes, la paix et la sécurité (2018-2020), du plan d’action national de lutte contre les mutilations génitales féminines, du plan sectoriel femmes, familles et VIH/SIDA, des Stratégies Sectorielles de la Sant&...

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