Marché : le ciment se fait rare

Sur le tronçon de route entre le carrefour de la Douche municipal et le carrefour « Deux-églises » à Douala, un camion s’est garé devant un magasin. Dans sa benne, des dizaines de sacs de ciment que de jeunes hommes s’emploient à décharger. Le tableau fait presque exception en cette ruelle où de nombreux vendeurs de matériaux de construction se côtoient, des deux côtés de la route. C’est que, le tableau d’un camion déchargeant du ciment n’est plus aussi régulier ici… « Ça fait environ un mois que nous avons commandé cette cargaison. Et selon notre grossiste, lui-même en était à trois semaines d’attente », explique Bruno Djou, propriétaire du magasin dans lequel le stock est déchargé.
L’homme ne cherche pas ses mots quand CT lui demande de décrire la situation : « Le ciment est rare. Depuis environ deux à trois mois. Et cette situation est arrivée subitement », relève-t-il, avouant ne pas avoir d’explications claires du phénomène. A la question de savoir si les grossistes, voire certains détaillants ne sont pas soupçonnables d’entretenir des pénuries artificielles à des fins spéculatives, Bruno Djou se montre catégorique : « S’il y a pénurie, elle vient de la source, des producteurs. En outre, le ciment est un produit périssable. Si en le bloquant il se durcit, vous serez perdant », soutient le commerçant.
Chez un grossiste non loin de là, le discours est à peu près le même : le problème est au niveau de l’approvisionnement. D’ailleurs, à l’entrée du point de vente, un tableau informant sur les produits disponibles montre que sur les sept marques de ciment habituellement vendues ici – pour des prix allant de 4.700 F à 5750 F – seules trois sont disponibles (les prix sont portés devant les marques disponibles, tandis que l’espace reste vide devant celles dont le grossiste ne dispose pas, et qu’un éventuel acheteur ne perdra pas son temps à dem...