Domaine portuaire de Douala : pourquoi les déguerpissements

Le Pad dit agir conformément à la réglementation, avec à la clé des mesures d’accompagnement social des déguerpis, dont le sort a ému une partie de l’opinion.

Historique et bases légales
Le domaine public portuaire a été classé par les décrets n°75/498 du 3 juillet 1975 et n°77/714 du 20 octobre 1977, modifiant la délimitation du domaine public portuaire de Douala-Bonabéri. Les zones d’Essengue et Youpwe font donc partie du domaine public portuaire ainsi classé. Suite à la croissance démographique, ces deux zones vont être illégalement investies par des populations, dont la plupart sont installées par le canton Bell. Parmi elles, une communauté du Septentrion, venue dans le cadre du processus de nationalisation des activités de pêche artisanale dans l’estuaire du Wouri et la zone de Bakassi (région du Sud-Ouest). La présence de services étatiques dans la zone a également contribué à son engorgement. Nonobstant les décrets de classement susmentionnés, la communauté Bonambela estime détenir des droits coutumiers et ancestraux sur ces deux sites. Selon le rapport de reconstitution des limites du Pad, le contrebas du plateau Joss (Douala I) fait lui aussi l’objet d’occupation illégale. Des titres fonciers sont également signalés dans les emprises du domaine portuaire de Douala-Bonabéri. 
Reconstitution des limites du domaine public portuaire de Douala-Bonabéri
En juin 2011, le chef de l’Etat, Paul Biya a engagé les responsables du Port autonome de Douala-Bonabéri à faire de cet espace « le port de référence du golfe de Guinée ». Une prescription que le Dg du Pad, Cyrus Ngo’o et son équipe s’emploient à réaliser. Ceci à travers la normalisation de toutes les activités du combinat portuaire de Douala-Bonabéri couplée aux nombreux chantiers de transformation en profondeur de cet espace. Le complexe industrialo-portuaire d’Essengue fait partie des projets structurants engagés pour donner corps à l’instruction présidentielle. Mais face à l’occupation anarchique de cette zone par les populations et soucieux de rechercher des solutions palliatives durables, le Pad n’a eu d’autre solution que de recourir à l’Etat. Notamment le ministère des Domaines, du Cadastre et des Affaires foncières (Mindcaf). Cette initiative a abouti en 2011 à la mise sur pied d’un comité interministériel de coordination et de suivi des travaux de reconstitution des limites des domaines publics portuaires du Cameroun. Travaux réalisés en plusieurs étapes : le recensement des occupants légaux et illégaux du domaine portuaire et l’identification des zones litigieuses afin de proposer des solutions idoines pour une cohabitation paisible port-riverains. Il ressort de cette reconstitution des limites réalisée en 2016 que le Pad s’étend sur 1000 hectares. La réception du rapport des travaux de reconstitution des limites du domaine public portuaire avait fait l’objet d’une cérémonie officielle le 20 décembre 2016 à Youpwe (Douala II).
Sensibilisation et accompagnement social des populations déguerpies
Dans un souci de préservation de la paix sociale, la direction générale du Pad a engagé des campagnes de sen...

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