Tourisme sexuel : les jeunes de Kribi en danger

Des réseaux de proxénétisme bien huilés ont été récemment découverts dans la ville, après un clash apparemment anodin entre jeunes scolaires.

C’est un mercredi. Il est 11 heures. Le climat est capricieux. Au quartier Elabè, deux adolescentes descendent d’une moto et se dirigent précipitamment vers une maison gardée par un vigile. A leur comportement, il est clair qu’elles sont en territoire bien connu. Une visite qui, comme plusieurs autres, intrigue du reste le voisinage et les passants. C’est que la résidence est généralement close et son propriétaire n’est pas connu. « Nous voyons seulement des véhicules aux vitres fumées entrer et ressortir », renseignent les jeunes du coin. Les filles ont passé près de deux heures dans la maison. Et personne ne peut dire ce qui s’y est passé. En début de soirée, c’est un véhicule qui ne laisse pas identifier ses occupants qui se pointe devant la même villa. Juste le temps de klaxonner, le portail s’ouvre et se referme aussitôt que l’automobile a franchi la grille. 
Ce ballet incessant de véhicules et de jeunes filles, parfois à peine pubères, fait penser qu’il s’agit là d’une maison de passe. Du moins, c’est ce que racontent certains jeunes du quartier, apparemment très introduits. « Le réseau est bien huilé », fait savoir un jeune homme habitant le voisinage. Il révèle qu’il existe un numéro de téléphone dont le propriétaire est l’administrateur d’un forum WhatsApp. Dans ce forum, des jeunes filles âgées entre 16 et 25 ans animent la galerie. Elles sont pour la plupart, des élèves des lycées et collèges de Kribi.
Parmi elles, Nathalie –appelons la ainsi pour des raisons d’anonymat-, 19 ans. Inscrite dans un collège privé de la ville, la jeune fille avoue être entrée dans le monde de la prostitution par le canal de son camarade de classe. « Je voulais organiser mon anniversaire et je n’avais pas d’argent. Mon camarade m’a appelée et m’a proposé un business : entretenir des relations sexuelles avec un monsieur d’un certain âge contre rémunération. J’ai accepté et j’ai eu 50 000 francs », témoigne Nathalie. Comme elle, plusieurs autres filles ont été happées par ce réseau de

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