Sécurité et défense : la Force africaine se fait attendre

Vingt ans après sa création, le bras armé de l’Union africaine n’est pas toujours opérationnel alors que le continent reste confronté à diverses menaces.

L’Afrique a mal à sa sécurité et à sa stabilité. Pas un seul jour ou une semaine qui passe sans que l’actualité ne soit marquée par un attentat, un putsch ou une prise d’otages à travers le continent. Même si l’Union africaine et ses Etats membres, aidés par leurs différents partenaires, essaient tant bien que mal de faire reculer la menace et de réduire le mal, l’Afrique est loin d’être stable. Or, un mécanisme censé mettre le continent à l’abri de telles menaces existe bel et bien. La Force africaine en attente (FAA), créée en 2002, est une force de maintien de la paix africaine repositionnée et constituée de contingents interarmes devant agir dans les crises à l’échelle continentale sous la direction de l'Union africaine. Dans son architecture, cette force doit être composée de cinq brigades, disposant chacune de son propre commandement, correspondant aux cinq blocs politico-économiques du continent. A savoir : Afrique du Nord, de l'Ouest, centrale, australe et de l'Est, baptisés Communautés économiques régionales (CER). Les unités composant les brigades en attente sont fournies par les pays de chacune de ces CER. Mais, vingt ans après sa création, la FAA n’est toujours pas opérationnelle. L’absence de financements et des difficultés liées à la qualité inégale des troupes, l’absence de langue commune dans certains cas, les matériels incompatibles ou trop variés feraient défaut. Une longue attente qui n’aide pas du tout le continent au regard de la multitude de foyers de tension et de conflits florissante à travers l’Afrique. 
Tenez par exemple, en l’espace de dix-sept mois seulement, l’Afrique a été le théâtre de cinq coups d’Etat avec la zone sahélienne comme terreau de cette épidémie. Le 18 août 2020, Ibrahim Boubacar Keïta, réélu en août 2018 pour un second quinquennat à la tête du Mali, est renversé par une junte militaire conduite par le colonel Assimi Goïta. Le 20 avril 2021, Idriss Déby Itno qui a maille à partir avec le Front pour l'alternance et la concorde au Tchad (FACT), un groupe politico-militaire tchadien, trouve la mort. Le 24 mai 2021, le président de transition malien, Bah Ndaw, et son Premier ministre, Moctar Ouane, sont mis aux arrêts et conduits à la garnison militaire de Kati, une banlieue de Bamako. Le 5 septembre 2021, le Groupement des forces spéciales (GFS), une unité d'élite de l'armée guinéenne, conduit par le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, s'empare du palais présidentiel et capture le président réélu en octobre 2023 pour un troisième mandat, Alpha Condé. Le 24 janvier 2022, Roch Marc Christian Kaboré, également réélu en 2020, est renversé par une junte militaire aux ordres du colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.&nbs...

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