Campagne de circoncision en communauté : accidents à répétition

De nombreux enfants subissent actuellement des chirurgies dites de réparation à l’Hôpital central de Yaoundé.

Joseph Ayomba, 10 ans, se sert d’une sonde ce 8 juin pour uriner. Il est 9h au service d’urologie de l’Hôpital central de Yaoundé et le jeune patient qui a subi une chirurgie de réparation de la verge la veille, a encore du mal à se servir de son nouvel appareil urinaire. Sa mère, impuissante, est tout de même reconnaissante envers le personnel médical pour avoir « libéré » son fils d’une fistule urethro-cutanée, contractée après une « mauvaise » circoncision en 2019. « Mon mari avait fait appel à un voisin à l’époque. Malheureusement, ce monsieur qui se faisait passer pour un infirmier a par la suite demandé à l’enfant de retirer lui-même les fils. Quelques mois après l’intervention, lorsque l’enfant se mettait à l’aise, les urines sortaient à plusieurs endroits », raconte Leovie Betchem, maman. Après avoir fait le tour des centres de santé, celle-ci conduit son fils à l’Hôpital central de Yaoundé. L’enfant est consulté par un urologue et un anesthésiste puis, soumis à une intervention chirurgicale. Pour une circoncision de 5000 F au départ, la réparation revient à présent à plus de 200 000 F. 
Une semaine avant Joseph Ayomba, l’équipe du Pr. Joseph Pierre Fouda, directeur de l’hôpital et responsable du service d’urologie, a reçu un bébé de 17 mois. Victime d’une « énorme » fistule au bout du gland, ce dernier s’en est sorti après des heures d’opération. Des cas de complications comme ceux-ci, l’Hôpital central en enregistre plus de 20 chaque année. Les plus récurrents étant des fistules urethro-cutanées, des circoncisions incomplètes, des amputations du gland ou encore, des saignements à répétition. Dans les deux premiers cas, la prise en charge n’est pas immédiate. Elle peut se faire des années après la circonc...

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