Crypto-monnaie, système de Ponzi : il est urgent de contrôler

Au regard d’importantes sommes d’argent perdues du fait de la persistance de ces pratiques, il est plus que jamais nécessaire de les encadrer ou de les interdire, au besoin.

« J’ai été arnaqué, parce que je ne savais pas au début qu’il faisait du Ponzi, vu qu’on avait des contrats en bonne et due forme ». Ces propos pleins de tristesse sont ceux de Bernard Juopam, commerçant au marché Mokolo à Yaoundé. Il exprimait ainsi, vendredi dernier à Yaoundé, son désarroi après avoir perdu près de deux millions de F dans ce qui lui avait été alors présenté comme une opération à l’issue de laquelle son épargne devait être multipliée. « Je me suis fait avoir comme un enfant », regrette ce quadragénaire. En effet, la pratique dont a été victime Bernard est ce que les spécialistes appellent système ou pyramide de « Ponzi ». Un montage financier frauduleux consistant à rémunérer les investissements des clients, non pas par des revenus investis ou placés, mais, essentiellement par les fonds procurés par les nouveaux entrants. Il arrive cependant que les fonds des nouveaux adhérents n’arrivent pas à couvrir les promesses de rémunération faites aux anciens clients. Ce qui donne lieu à des promesses non tenues de la part des promoteurs et même parfois, à des actes d’escroquerie qui se multiplient. A côté de ce système subsiste les crypto-monnaies. Elles sont présentées comme des moyens de paiement virtuel permettant à une communauté d’utilisateurs qui les acceptent en paiement, de réaliser des transactions sans avoir à recourir à la monnaie classique. Ici aussi, les cas de déception liés aux fausses promesses de rémunération des placements se comptent par milliers, au Cameroun et ailleurs. 
Les résultats d’une étude initiée par le ministère des Finances et présentés à Yaoundé ont permis de noter que l’investissement moyen d’un client dans la crypto-monnaie s’élève à environ 800 000 F, tandis que la promesse de rémunération est évaluée à 150 000 F par semaine. L’étude du Minfi renseigne que dans 48,5% des cas, les dividendes ne sont pas conformes aux accords de base passés avec les entreprises. Ceci en raison de ce que ce sont des activités non encore encadrées par les autorités mais aussi, à cause de l’absence de véritables contrats entre les parties. Au Cameroun, on dénombre plus de 900 000 utilisateurs de crypto-monnaies, soit 6,76% de la population active. En l’occurrence, des jeunes dont la tranche d’âge varie entre 20 et 30 ans.  
Les données publiées ont permis de noter qu’au Cameroun, 16 entreprises se livrent à ces pratiques, sans l’avis préalable du ministère des Finances. On parle notamment de Mekit Invest et surtout de Liyeplimal, entre autres. Qu’il s’agisse de l’une ou de l’autre entreprise, les plaintes des investisseurs malheureux se chiffrent à des millions, voire des milliards de F. « Je faisais partie de la liste des plaignants dont les revendications s’élevaient à presque deux milliards de F chez Mekit Invest &raq...

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