Marché financier de la Cemac : pourquoi l’engouement fait défaut

L’environnement économique et le taux élevé de l’inflation sont entre autres raisons qui expliquent le peu d’intérêt des investisseurs sur les différentes émissions.

Le moins qu’on puisse dire c’est que les récentes émissions de titres publics sur le marché financier de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) n’ont pas atteint les objectifs escomptés en termes de mobilisation des ressources financières. La Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (Bdeac) a effectué sa première sortie en émettant un emprunt obligataire pour lever 50 milliards de F à la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac) sans grand succès. Ouverte le 4 mars 2024, cette émission s’est étendue au 22 mars, avec ceci de particulier qu’elle se répartissait en trois tranches avec des taux d’intérêt respectifs de 6,20%, 5,95% et 4,70%. Les données publiées par la banque renseignaient alors que cette opération était la première étape d’un programme visant à mobiliser 100 milliards de F. Sauf que, rendu à la date d’échéance, la Bdeac n’a pas réussi à collecter la somme recherchée. Conséquence, la banque a décidé de proroger le délai de souscription à cet emprunt, question de se donner plus de chance de capter ce montant. Même si les raisons de cette décision n’ont pas été communiquées. 
Le Gabon a, lui aussi, subi le faible engouement des investisseurs. Les autorités de ce pays sollicitaient 150 milliards de F à travers l’opération dénommée « EOG 2024 à Tranches Multiples ». Ici, les taux d’intérêt proposés aux investisseurs sur les trois tranches étaient de 6%, 6,5% et 7,5%. L’opération qui devait s’achever le 29 mars 2024, a été également prolongée au 29 avril 2024, soit un mois. Le Cameroun, également actif sur ce marché, n’est pas mieux loti. Le pays prévoyait lancer ce mois un emprunt obligataire de 200 milliards de F. Mais, selon des sources proches du dossier, cette opération retarde parce que « le marché est surchargé avec les sorties du Gabon, du Congo et de la Bdeac », explique ce responsable au ministère des Finances. 
Plusieurs raisons sont avancées par les experts pour expliquer cette situation. Selon Francis Bidjocka, expert en marché financier, « il y a un problème de liquidités sur le marché. J’en veux pour preuve, les émissions des bons Beac pour récupérer 150 milliards de F sur le marché. Cette opération s’est soldée par un échec. A cela s’ajoute la conjoncture économique liée notamment à la hausse des prix du carburant au Cameroun par ...

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