Notre « Popaul » à nous

Portrait

 

Le président de la République qui commémore ses 35 ans au pouvoir ce lundi, apparaît comme un chef de famille soucieux de l’avenir de ses enfants, à qui il n’a de cesse d’inculquer les valeurs de paix et de tolérance, tout en prêchant fermement la rigueur et l’intégrité.

C’est vrai, les temps sont durs. En ce 6 novembre où le Cameroun commémore l’accession, il y a 35 ans, de Paul Biya à la magistrature suprême, le pays connaît quelques soubresauts qui mettent à mal sa marche sereine vers son objectif d’émergence à l’horizon 2035.

Il y a d’abord cette crise anglophone, qui depuis un an met à rude épreuve l’unité nationale, avec depuis, quelques semaines, un virage terroriste qui dévoile les véritables intentions de quelques-uns, cachées au départ derrière les revendications légitimes des compatriotes des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Ensuite, cette guerre d’usure contre la secte terroriste Boko Haram : plus de 1000 victimes déjà, malgré une belle maîtrise de la situation par les pouvoirs publics et les forces de défense nationale.

Une guerre imposée au Cameroun par une force obscurantiste et curieusement instrumentalisée par d’autres acteurs cachés derrière des organisations de défense des droits de l’Homme, pour tenter de démobiliser à travers des attaques répétées contre l’armée et les institutions camerounaises.

Les mêmes organisations qu’on entend à peine lorsque des centaines de Camerounais, militaires et civils sont tués, des écoles incendiées, des populations déplacées, des réfugiés étrangers aussi par centaines de milliers… tout cela aux frais d’un Etat qui ne demandait qu’à se développer dans la paix. Côté sécurité, l’Est du pays présente des préoccupations similaires, en raison des incursions répétées de bandes armées venues de la République centrafricaine voisine, en proie à une grave crise depuis quelques années. Oui, les temps sont vraiment durs.

Et le tableau n’est complet que lorsqu’on a évoqué la crise économique qui touche le Cameroun, comme l’ensemble des pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) depuis trois ans à peu près. Résultat de la baisse drastique des cours des matières premières, dont le pétrole, le marasme économique actuel est venu en rajouter une couche. Et une couche épaisse, aux difficultés actuelles. Dans ce décor presque apocalyptique, qui pourrait avoir raison de la détermination de l’homme le plus enthousiaste et le plus ambitieux, le président de la République du Cameroun n’a jamais laissé transparaître le moindre stress, la moindre peur, la moindre incertitude.

Au contraire. Même devant la multiplication des écueils, Paul Biya continue d’afficher la sérénité qu’on lui connaît. Ce trait de caractère qui étonne ceux qui ne le connaissent pas, agace franchement ses adversaires et autres contempteurs, mais rassure ses partisans. Non, Paul Biya n’est pas homme à paniquer devant les problèmes, aussi nombreux et aussi difficiles qu’ils soient. Ce n’est pas le moindre de ses atouts d’homme d’Etat. Revenu de voyage il y a quelques jours, après sa participation à la 72e Assemblée générale des Nations unies – voyage qui a coïncidé avec les événements du 22 septembre et du 1er octobre – le président est apparu plutôt détendu à l’aéroport international de Yaoundé- Nsimalen où il recevait quelques proches collaborateurs à sa descente d’avion. Ce ne sont pourtant pas les sujets de stress qui manquaient.

Durant son absence, la crise anglophone a, par exemple, clairement viré en revendication séparatiste accompagnée d’actes terroristes. Mais depuis ce 21 octobre 2017, le président s’est remis à l’ouvrage, sans se laisser bousculer par les rumeurs de remaniement ministériel, de « dialogue national » qui fusent, ni les intentions de candidatures à la prochaine présidentielle qui se font entendre çà et là, dans un soupçon d’opportunisme. Apôtre de paix Si ce Paul Biya-là rassure, c’est qu’il a souvent la solution à toutes les difficultés que traverse son pays. Il vaut donc mieux ne pas se fier à son silence, qui n’est pas impuissance ; ni à sa sérénité, qui est tout sauf indifférence. Le fils de catéchiste et homme de foi, est un fin stratège.

Il a toujours su garder le cap, ne perdant jamais de vue son objectif. Comme l’indique depuis deux ou trois ans son discours, le Cameroun sera un pays émergent malgré la guerre contre Boko Haram, malgré la crise économique, malgré la crise anglophone.

Et il s’en donne les moyens. A titre d’exemple, c’est bien Paul Biya qui sonne la révolte contre le marasme économique de la sousrégion en mobilisant ses pairs il y a un an. Aujourd’hui, les économies de la zone Cemac s’en portent beaucoup mieux et c’est tout à son honneur. La paix est son autre obsession. Il en a fait un « impératif catégorique » à la Kant, une véritable marque de fabrique.

A tel point que certains d’admirateurs voient en lui pas moins qu’un prix Nobel. Les arguments à ce sujet, ce n’est pas ce qui manque. La conduite et le dénouement exemplaire de l’affaire du différend frontalier avec le Nigeria sur la presqu’île de Bakassi est son oeuvre la plus retentissante au plan international. Et déjà en interne, Paul Biya a toujours su ramener la sérénité et la réconciliation au plus fort des moments de tension interne.

Les complots contre la sécurité de l’Etat au milieu des années 80 ; les années dites de braise et le retour mouvementé au pluralisme ; les émeutes « de la faim » en 2008… C’est clair, ces 35 ans à la tête de la très particulière République du Cameroun n’ont pas été un long fleuve tranquille. Et si le pays a su rester debout jusqu’ici, c’est parce qu’il est gouverné – N’en déplaise aux détracteurs. Il est dirigé par un humaniste dont la clémence touche même ceux qui se sont comportés en ennemis de la République.

Paul Biya, père fouettard quand les circonstances l’exigent, sait redevenir le père, tout court. Un « mendiant de la paix », pour reprendre une expression de l’homme. Et cette paix, il l’entend bien, ce n’est pas seulement l’absence de guerre – encore que… C’est cette quête perpétuelle du bien-être de l’Homme qui découle des différentes déclinaisons de son projet politique au fil de ces 35 ans. Le libéralisme communautaire, la rigueur et la moralisation, les grandes ambitions, ou encore les grandes réalisations… tout cela vise une seule et même chose : la prospérité. Ce mot-là est souvent sorti de la bouche du président de la République, homme qui parle peu.

Mais qui sait répondre à ceux qui le cherchent. Paul Biya, c’est un remarquable sens de la formule, qui joue tantôt avec la subtilité, tantôt avec le franc-parler. A ceux qui trouvent qu’il s’éternise, ces mots cinglants retentissent encore : « Ne dure pas au pouvoir qui veut, mais qui peut »… Ainsi est Paul Biya : le père que les enfants vénèrent quand ils sont encore tout jeunes, respectent quand ils grandissent, « détestent » quand ils font leur crise d’adolescence. Ils lui trouvent alors tous les défauts, lui collent un surnom. Et quelques années plus tard, lorsqu’ils deviennent adultes et murissent, les enfants finissent toujours par faire une synthèse de tous ces moments, pour reconnaître qu’un père laisse toujours des marques positives, indélébiles dans la vie de ses enfants. Notre relation avec « Popaul » n’y échappe pas.

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Portrait

Le président de la République qui commémore ses 35 ans au pouvoir ce lundi, apparaît comme un chef de famille soucieux de l’avenir de ses enfants, à qui il n’a de cesse d’inculquer les valeurs de paix et de tolérance, tout en prêchant fermement la rigueur et l’intégrité.

C’est vrai, les temps sont durs. En ce 6 novembre où le Cameroun commémore l’accession, il y a 35 ans, de Paul Biya à la magistrature suprême, le pays connaît quelques soubresauts qui mettent à mal sa marche sereine vers son objectif d’émergence à l’horizon 2035.

Il y a d’abord cette crise anglophone, qui depuis un an met à rude épreuve l’unité nationale, avec depuis, quelques semaines, un virage terroriste qui dévoile les véritables intentions de quelques-uns, cachées au départ derrière les revendications légitimes des compatriotes des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Ensuite, cette guerre d’usure contre la secte terroriste Boko Haram : plus de 1000 victimes déjà, malgré une belle maîtrise de la situation par les pouvoirs publics et les forces de défense nationale.

Une guerre imposée au Cameroun par une force obscurantiste et curieusement instrumentalisée par d’autres acteurs cachés derrière des organisations de défense des droits de l’Homme, pour tenter de démobiliser à travers des attaques répétées contre l’armée et les institutions camerounaises.

Les mêmes organisations qu’on entend à peine lorsque des centaines de Camerounais, militaires et civils sont tués, des écoles incendiées, des populations déplacées, des réfugiés étrangers aussi par centaines de milliers… tout cela aux frais d’un Etat qui ne demandait qu’à se développer dans la paix. Côté sécurité, l’Est du pays présente des préoccupations similaires, en raison des incursions répétées de bandes armées venues de la République centrafricaine voisine, en proie à une grave crise depuis quelques années. Oui, les temps sont vraiment durs.

Et le tableau n’est complet que lorsqu’on a évoqué la crise économique qui touche le Cameroun, comme l’ensemble des pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) depuis trois ans à peu près. Résultat de la baisse drastique des cours des matières premières, dont le pétrole, le marasme économique actuel est venu en rajouter une couche. Et une couche épaisse, aux difficultés actuelles. Dans ce décor presque apo...

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