CAN 2019 : un rendez-vous à capitaliser

Dans le discours inaugural de son nouveau septennat, le président Biya a invité ses compatriotes à apporter au secteur sportif le soutien qu’il mérite. Il faut voir en cela une exhortation supplémentaire quand on connaît l’engouement des Camerounais pour le sport, toutes disciplines confondues. Depuis quelques années, le gouvernement est tout aussi engagé sur les chantiers de développement et de modernisation des infrastructures sportives.

Pour accueillir par exemple la prochaine Coupe d’Afrique des nations (CAN 2019), le pays est en train de se doter de nombreuses infrastructures qu’il va falloir exploiter à bon escient pour une meilleure rentabilité.

C’est connu de tous : l’accueil des grands événements sportifs exige d’énormes ressources financières. C’est vrai pour les Jeux olympiques, la Coupe du monde de football, l’Euro et la Coupe d’Afrique des nations. En toute logique, ce sont les infrastructures sportives, routières, hôtelières, sanitaires, sécuritaires ou autres, qui absorbent la majeure partie des dépenses engagées. Pour que les investissements colossaux mobilisés pour accueillir la CAN 2019 « reçoivent leur juste récompense » selon le vœu du chef de l’Etat, il va falloir relever au moins un triple défi.

D’abord celui de la mobilisation populaire. Le suc cès d’un événement majeur ainsi que sa notoriété au-delà des frontières dépendent aussi de l’affluence. Des gradins bien garnis et animés lors d’un match ont un effet galvaniseur pour les équipes comme pour les officiels. Qui dit affluence dit aussi vente des tickets d’accès, fréquentation des hôtels et restaurants, avec des recettes qui s’en suivent. Sur ce plan, la CAN féminine 2016 avait déjà envoyé des signaux positifs concernant l’engouement du grand public.

Sur la même lancée, la CAN 2019 pourrait constituer une sorte d’apothéose en matière d’accueil et de mobilisation. L’autre défi à remporter est lié à la performance attendue de l’équipe nationale de football. Si le Cameroun a consenti d’énormes efforts pour abriter la grande fête du football africain, c’est pour obtenir la victoire finale et conserver le trophée à la maison.

Tous les moyens doivent être mises en œuvre pour cet objectif primordial. On comprend mieux dès lors le sens de «la juste récompense » attendue par tout un peuple le moment venu. Le troisième défi est d’ordre économique et concerne aussi bien l’Etat que le secteur privé. Les opérateurs économiques qui ont beaucoup investi dans plusieurs projets, tout comme les villes d’accueil, attendent de jouir des multiples retombés en termes de recettes, de création d’emplois, de qualité de vie, etc. Qu’en est-il de l’exploitation des gadgets et autres produits dérivés ? Mystère total pour l’instant.

L’après-CAN est tout aussi problé matique. Des centaines de milliards ont été dépensés pour l’organisation d’une compétition d’une durée d’un mois. Ce ...

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