De la résilience collective
- Par Marie Claire
- 06 mai 2019 10:46
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Tiens donc ! Le Cameroun ne serait pas la forteresse inviolable où le pouvoir avance sans foi ni loi, dans une forme d’autocratie assumée, dirigée contre ses propres enfants ? L’image rocambolesque qu’ont donnée du pays le Parlement européen et certains activistes de la toile ces derniers temps tranche étrangement avec l’atmosphère empreinte de sérénité et de volonté de visibilité qui a caractérisé l’accueil à Yaoundé la semaine dernière du haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Michelle Bachelet. Cette visite sans tabous ni interdits, organisée à la demande du Cameroun, dans un contexte de mises en accusation grotesques et répétées sur le thème des droits de l’Homme, était essentielle. Qu’elle ait pu se tenir et qu’elle ait été ouverte à tout le spectre des représentants de la société civile et politique, est la preuve, s’il en était encore besoin, que le Cameroun n’a rien à cacher. Au contraire ! Le choix délibéré de faire voir et de faire entendre à ses partenaires, du moins ceux de bonne foi, l’écho des actions déjà entreprises ou à venir, des difficultés et des avancées dans l’effort courageux de résolution de ses crises sécuritaires et humanitaires, est un signe indéniable d’ouverture et un parti pris de transparence.
Le constat est clair : cette interaction étroite entre partenaires onusien et camerounais est bien plus productive que la publication de résolutions hostiles, basées sur les allégations des ONG, et dont on se demande si l’objectif véritable n’est pas d’ajouter de l’huile sur le feu. Quoiqu’il en soit, le Cameroun, pays pacifique, richement doté par la nature, avec un taux de scolarisation au-dessus de la moyenne africaine, et un leadership éclairé, qui déploie un plan de développement à moyen et long termes, devrait s’habituer à la récurrence et parfois à l’injustice des critiques et des attaques frontales de la part de ceux qui entendent influencer ou contrarier sa trajectoire vers l’émergence. Il devient donc urgent de les anticiper, pour ne pas les subir. L’initiative du président de la République de convier à Yaoundé le haut-commissaire des Nations unies aux Droits de l’Homme participe de cette proactivité. Elle a le mérite de forger un mental offensif, de ne pas nous endormir dans une victimisation oppressante. En un mot, de cultiver la résilience collective.
La résilience. Notre pays en aura bien besoin pour affronter le monde qui se dessine sous nos yeux. Car si l’on devait tenter une explication à l’agression que subit le Cameroun de la part de certaines ONG et institutions, ce serait que le pays est pris en étau entre les puissances et les intérêts contradictoires. Echaudés par la mondialisation qui décime leurs industries et leurs emplois, pris de vitesse par les nouveaux géants asiatiques, les pays occidentaux ont en effet la tentation du protectionnisme économique, tout en s’accrochant au postulat de l’universalité de leurs valeurs. Ils entendent maintenir la suprématie de leur culture politique et sociale et conserver leurs marchés, en s’appuyant sur leurs ONG, dont l’indépendance ne fait même plus illusion. D’où la rhétorique du droit-de-l’hommisme, dégainée comme un sabre, pour tenter d’influencer ou de détruire les nations, afin de mieux les exploiter. Et tout cela au nom du si controversé droit d’ingérence humanitaire, qui a glissé en droit d’ingérence politique.
L’élite intellectuelle et dirigeante camerounaise ne devrait pécher ni par cécité, ni par angélisme à cet égard. Car la réalité est celle-ci : c’est en Afrique, maillon faible de la mondialisation, que se déploie principalement ce prosélytisme violent sur les droits de l’Homme. D’autant plus violent qu’il ringardise les principes et les codes habituels de la légalité internationale. La vertu des élections, la légitimité des élus, le respect des lois, la souveraineté des Etats semblent désormais relever du passé, alors que les entorses à la loi, la pyromanie, les incivilités, les saccages de monuments et d’emblèmes sont parés de toutes les vertus émancipatrices, et sanctuarisés.
Posons-nous la question : dans quel but, et pourquoi encouragent-ils chez nous ce qu’ils répriment chez eux ? Pas étonnant alors que les rapports des...
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