« Il leur revient de savoir mériter cette sollicitude »

Marie-Thérèse Abena Ondoa, ministre de la Promotion de la femme et de la famille.

Madame le ministre, neuf chefs traditionnels dans les régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême-Nord ont désigné plus de 100 femmes notables. Avez-vous été surprise par ce véritable coup de théâtre ?
La place que la femme camerounaise occupe aujourd’hui a été possible grâce à la volonté affirmée du chef de l’Etat, Son Excellence Paul Biya, pour qui l’équité et l’égalité des sexes constituent une préoccupation majeure. Lors du lancement de la campagne HeForShe, il a réitéré qu’il fera de la parité homme-femme une réalité. : « Nous souhaitons plus de femmes dans les parlements et comme décideurs politiques, car c’est une question d’équité et de respect du genre. L’égal accès des femmes aux postes de décision et la lutte contre toutes formes de discrimination sexiste participent indéniablement à la construction d’une société humaine plus ouverte et juste ». Il revient donc aux femmes, de savoir mériter cette haute sollicitude. S’agissant de la désignation de 123 notables femmes au sein des lamidats et sultanats des trois régions septentrionales de notre pays, ce n’est pas un coup de théâtre, mais un apport considérable à la stratégie mise en place par le gouvernement pour traduire dans les faits ces hauts engagements.
Le Cameroun compte désormais quatre femmes à la tête de chefferies traditionnelles. Voilà que plus de 100 sont notables dans une communauté fortement patriarcale. Que peut apporter ce développement dans la promotion de la femme, spécifiquement dans le Septentrion?
L’annuaire statistique du ministère de l’Administration territoriale révèle que pour le moment, nous avons deux femmes chefs traditionnels de 2e degré et deux femmes chefs traditionnels de 3è degré. Je voudrais rappeler que Sa Majesté Marie Thérèse Assiga, de regrettée mémoire, est la seule femme à avoir occupé le siège de chef de 1er degré. Elle avait succédé à son père Sa Majesté Charles Atangana. Revenant sur les femmes chefs traditionnels, les échos qui nous parviennent indiquent que ces femmes leaders communautaires conduisent leurs populations avec efficacité et honorabilité, dans le respect de leur citoyenneté. Ce qui est une preuve parlante du sérieux avec lequel les femmes accomplissent leur devoir lorsque l’opportunité leur est donnée. Je ne doute pas un seul instant que celles qui ont été désignées ne vont pas aller en l’encontre des règles prescrites par leur société. Ces notables femmes ne doivent pas perdre de vue que les défis qui les attendent sont nombreux : le défi de la défense des institutions ; de la consolidation de la paix au sein des communautés ; de la discrétion et de l’efficacité dans la prise de décisions communautaires ; de l’impartialité dans la gestion des affaires communautaires ; d’une collaboration parfaite, adossée sur les principes et valeurs de paix, de tolérance, du vivre ensemble pacifique et de l’inclusion sociale ; enfin, le défi de demeurer des dignes mères et des épouses.
Les femmes occupent de plus en plus les sphères de prise décision, au plan administratif et traditionnel. Quel bilan faites-vous aujourd’hui de la promotion des femmes aux postes clés de décision au Cameroun ?
A mon humble avis, la situation de la femme camerounaise s’est considérablement améliorée, même si d’indéniables disparités restent perceptib...

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