Lutte contre les médicaments de la rue : en attendant l’assaut

Alors que le ministre de la Santé publique annonce une opération de répression, les points de vente sont toujours aussi prospères.


   Foulard noué de la tête au menton, une dame se pointe devant un vendeur de médicaments au marché central de Yaoundé « Bonjour docta. J’ai eu de la peine à trouver le sommeil cette nuit à cause du mal de dents », explique-t-elle entre de petits gémissements. « Qu’est-ce que tu as pris comme médicament ? », questionne le vendeur. « J’ai juste mis le clou de girofle. Je ne souhaite plus me faire arracher les dents, docta aide-moi », supplie-t-elle. C’est alors que le commerçant lui donne plusieurs boîtes de médicaments et lui explique la posologie. Après cette dame, un jeune homme se présente. Il dit avoir des courbatures. Lui aussi est servi. Le défilé des clients devant les vendeurs de médicaments au marché central ne s’arrête presque pas.   
Cependant si certains disent trouver la guérison, d’autres frôlent la mort. « Le vendeur de   médicament de mon quartier m’a vendu du paracétamol pour soulager mon mal de tête. Quelques minutes après l’avoir ingurgité, j’ai commencé à transpirer à grosses gouttes. J’avais des vertiges et mon épouse m’a transporté en urgence à l’hôpital », se souvient Cédric Z. Comme lui, Priscille N. a failli perdre ses trois enfants après la consommation d’un médicament acheté dans la rue. « J’avais l’habitude de leur prendre des déparasitants au marché. Mais ce jour-là, après consommation, tous se sont mis à vomir. Je me  suis d’abord dit que c’était le médicament qui agissait. Au bout d’une heure, mes enfants étaient pâles. Nous avons passé trois jours à l’hôpital pour qu’ils se rétablissent », témoigne-t-elle.   
Malgré les risques, la vente des médicaments de la rue persiste à Yaoundé. Du carrefour Mvog-Atangana-Mballa, en passant par Nlongkak, marché Mokolo et d’autres quartiers de la capitale, les comptoirs de médicaments sont bien installés et de plus en plus fréquentés. Mathieu E., alias « Docta », installé à l’aille gauche du carrefour Mvog-Atangana-Mballa a disposé ses produits  dans le coffre arrière de sa voiture. Le vendeur déclare avoir une vingtaine de clients par jour. Dans son cursus scolaire pourtant, Mathieu E. n’est pas allé au-delà de la classe de cinquième. Bien qu’il ne sache pas déchiffrer certaines ordonnances, il semble &e...

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