« Nous avons le devoir de donner des valeurs morales à nos enfants »

Mgr Jean Mbarga, archevêque métropolitain de Yaoundé

Comment avez-vous réagi lorsque vous appris le décès de ce jeune enseignant du Lycée de Nkolbisson tué par son élève le 14 janvier dernier ?
La nouvelle du décès de ce jeune enseignant a été pour nous, une révélation d’une situation qui couve. Notre jeunesse est en danger moral grave. Ce qui s’est passé est déjà la pointe d’iceberg qui doit alerter tous les responsables que si rien n’est fait, nous risquons d’avoir une jeunesse qui est complètement en dessous de nos attentes. Aujourd’hui, je peux dire qu’à notre niveau, nous nous organisons de manière supplémentaire pour permettre que nos jeunes prennent conscience de la gravité d’un tel comportement et soient les premiers à le condamner pour que cela ne se reproduise pas.
Après le message de condoléances à la famille, le président de la République est revenu sur ce malheureux événement dans son message à la Jeunesse en interpellant un certain nombre d’acteurs, dont les leaders religieux, sur le resserrement de l’encadrement des enfants. Votre réaction ?
Merci de nous donner l’occasion d’évoquer ce discours du président de la République à la jeunesse. C’est un discours très dense qui constitue à mon humble avis, tout un programme pour tous ceux qui ont en charge la vie des jeunes. L’appel du président de la République retentit comme un envoi en mission. Nous avons tous pris conscience de la gravité de l’événement. Peut-être que les dispositions à prendre tardaient à s’exprimer, mais là, nous nous sentons interpeller par le chef de l’Etat, par toute la Nation pour faire la preuve de notre compétence en matière éducative. Pour moi, le président de la République nous envoie en mission et nous sommes engagés à permettre que dans le secteur qui est le nôtre, de telles actions ne puissent plus se répéter. Mais en même temps, il faut dire que le président de la République a percé un abcès. Oui, notre jeunesse est en situation de gravité morale. Il ne faut pas le cacher. Ce qui a été fait, presque incidemment, révèle que nos jeunes sont en train de connaître ici et là quelques radicalismes. Il faut intervenir le plus tôt pour que nous ne soyons pas surpris négativement. Il y a donc deux aspects importants du discours présidentiel : envoi en mission et engagement réel à aider nos jeunes à sortir de cet engrenage dans lequel ils sont en train de rentrer et qui peut être préjudiciable à tous.
Vous avez sous votre responsabilité la formation d’un certain nombre de jeunes à travers les écoles catholiques. Des dispositions particulières sont-elles prises de ce côté ?
Je puis dire oui. Nous sommes engagés dans ce secteur à deux niveaux. Personnellement comme évêque, je mets en valeur l’éducation morale des enfants. J’ai écrit deux ouvrages qui donnent l’orientation de cette éducation. Pour nous, la solution est d’abord éthique. Au niveau éducationnel, nous avons le devoir de donner des valeurs morales à nos enfants à deux dimensions : la première dimension des valeurs est universelle. La deuxième dimension est multiculturelle. C’est-à-dire qu’il y a des instances éducationnelles qui sont l’école, la famille, la jeunesse elle-même et les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Il s’agit de permettre qu’à chacune de ces instances, nous ayons des repères clairs qui permettent que quand un enfant est à l’école, il soit éduqué aux valeurs universelles et multiculturelles. Que lorsqu’il est dans la famille, que celle...

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