L’indiscipline, notre ennemi

Même si le Cameroun n’a pas encore franchi la barre symbolique de 1 000 personnes infectées par le nouveau coronavirus (Covid-19), il s’en rapproche. La courbe de la propagation du virus étant en effet ascendante depuis la révélation des 10 premiers cas dans le pays le 17 mars 2020. A ce jour, on est à plus de 800 malades enregistrés. Preuve que les 13 mesures de restriction édictées dès le début par le gouvernement, couplées aux recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé pour briser la chaîne de contamination, n’ont pas été scrupuleusement respectées par les populations. D’après les prévisions, le pays pourrait même enregistrer d’ici un mois, 3500 personnes touchées par la pandémie. Une situation qu’il ne sera pas facile à gérer, compte tenu de nos moyens financiers, logistiques, matériels, technologiques et humains limités, comparativement à ceux des pays développés pourtant à la peine face au Covid-19. En réalité, nous payons ainsi le prix de notre inconscience et de notre insouciance. On n’oubliera pas de sitôt que certains passagers venus d’Europe et mis en quarantaine dans des hôtels de Yaoundé par les pouvoirs publics y avaient fait entrer des prostituées, augmentant le risque de multiplication des cas. Avant que certaines de ces belles de nuit ne soient rattrapées, elles avaient continué, comme si de rien n’était, à entretenir des relations avec leurs clients. Et malgré les opérations de traçage engagées, on peut parier qu’il est difficile de retrouver toutes les personnes susceptibles d’avoir été en contact avec ces individus irresponsables. Citons également les comportements à risque toujours observables dans nos marchés, rues et quartiers, en dépit de la fermeté annoncée dans l’application des mesures-barrières en vigueur. Ainsi par exemple, dans plusieurs marchés bondés, pas grand-chose n’a changé en dehors du port du masque qui se généralise. Les acheteurs et les vendeurs se côtoient allègrement. La circulation n’est pas fluide dans de nombreux couloirs où le flux de personnes est loin d’être régulé. Des motos-taxis sont également toujours surchargés à la périphérie des villes et les regroupements de plus de 50 personnes ne sont pas rares dans des bars où des copains se tapotent entre plusieurs gorgées de bière. Et quand vient le week-end, les sportifs du samedi ou du dimanche sont agglutinés dans les sites habituels, comme si le Covid-19 ne les concernait pas. Bref, à l’allure où continuent à se c...

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