Malades du Covid-19 : leurs armes face aux préjugés

Des mots pour décrire la dureté du regard de la société posé sur toute personne touchée de près ou de loin par le Covid-19. Ils sont retrouvés dans le récit d’une journaliste camerounaise mise en quarantaine après son arrivée au Cameroun dans un vol spécial en provenance de Côte d’Ivoire le 31 mars dernier. Extrait de quelques lignes tirées de son blog : « Sur le chemin de l’hôtel, précisément à Odza, qu’elle ne fut pas ma surprise d’entendre des insultes de mes propres compatriotes ! “Voilà les coronas !”  “Vous amenez les morts-vivants là où ?” “Rentrez chez vous avec votre maladie !” “Vous venez faire quoi ici avec votre corona ?” » « Ça fait mal d’être insultée dans son propre pays », regrette la journaliste. Le Coronavirus a touché le Cameroun, mais a visiblement ouvert des brèches au dénigrement et à la moquerie vis-à-vis de personnes pourtant en pleine souffrance. Les médecins le rappellent : « Tous, à tous moments, nous sommes susceptibles de contracter cette maladie. » 
Les voyageurs et autres membres de la diaspora sont devenus les cibles de la stigmatisation. Un fait que Chanel Tatangmo Kenfack, passager du vol Brussels Airlines SN369 arrivé le 17 mars dernier à Yaoundé, a bien connu. Pour lui, cette fameuse stigmatisation est l’effet d’une idée reçue par un petit groupe de personnes qui, selon lui, n’ont pas compris de quoi il s’agissait. « Dans certains médias, il y a des personnes à qui on donne la parole autour de cette maladie, et qui portent des messages très négatifs. Sans oublier les images désastreuses véhiculées par certaines chaînes de télévision et par les réseaux sociaux. En me voyant dans une vidéo avec un masque, ma propre mère a fait mon deuil avant le temps. C’est pour souligner que la bonne information, positive, est nécessaire pour éviter la stigmatisation », tente-t-il d’expliquer. Il préfère retenir les points optimistes afin de faire face à la maladie, lui qui a été testé positif, placé en quarantaine à Olembe, p...