Jean Jacques Ekindi rentre au Rdpc

En annonçant contre toute attente sa démission de sa propre formation politique ce 30 avril à Douala, l’ex coordonateur du MP retrouve une maison qu’il connaît bien.

Jean Jacques Ekindi, tel le fils prodigue, est de retour. Sans condition, il rejoint le Rdpc. Par ces temps de morosité ambiante, la nouvelle a fait l’effet d’une bombe ce 30 avril à Douala avant de se répandre telle une trainée de poudre dans tout le pays. Toutes proportions gardées, la défection en soi n’est pas une trouvaille sous le ciel politique camerounais. Des observateurs politiques avertis trouveraient, peut-être à raison, que ce n’est pas une grosse prise pour le Rdpc.
Sauf qu’il s’agit de Jean Jacques Ekindi, homme politique à la réputation établie, tête bien faite, tribun hors pair et surtout, « chasseur de lion ». Oui, Jean Jacques Ekindi a toujours forcé l’admiration. Déjà à la fin des années 60, au terme d’un brillant parcours dans les universités et grandes écoles françaises, Jean Jacques Ekindi, imbibé d’idéologie nationaliste (il est alors proche de l’Upc), tente de faire bouger les lignes au Cameroun, comme beaucoup. Contestataire dans l’âme, il ne sera pas caressé dans le sens du poil par les dirigeants politiques de ces années là.  Le client de la police politique fera aussi connaissance avec la BMM à Yaoundé. Il sera condamné à cinq ans d’emprisonnement avec sursis de trois ans et à une amende pour subversion et atteinte à la sûreté de l’Etat. Ce qui l’amène à purger seize mois de prison ferme à Yaoundé et Batouri. C’était dans les années 70.
En 1982, avec l’arrivée du président Paul Biya à la tête du pays, les signaux passent au vert pour Jean Jacques Ekindi. Le voilà en 1986 dans les rangs du (Rdpc). Il est élu peu de temps après président de la mythique section RDPC du Wouri. En 1988, il entre au Comité central et en 1990 le voilà à la commission des affaires politiques au congrès. L’homme séduit. Son célèbre « les morts ne sont pas morts » lors des joutes internes pour l’élection du président de la section Rdpc du Wouri retentit encore sur les berges de ce fleuve.
S’il est cependant populaire à Douala voire à Yaoundé, son discours inquiète ses camarades plus anciens. Et ils ne tarderont pas à se rendre compte qu’Ekindi anime un courant progressiste au sein du Rdpc. Faut-il y trouver une explication à ses tentatives malheureuses de diriger la liste Rdpc aux municipales de 1987 alors qu’il se voyait bien maire de Douala ? Toujours est-il qu’en 1988, Jean Jacques Ekindi est encore écarté de la course aux élections législatives alors qu’il est le patron local du parti. En 1990 il est reconduit à la tête la section Rdpc du Wouri mais, contre toute attente pour l’opinion publique, Jean Jacques Ekindi quitte la barque...

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