« La manipulation d’un corps peut exposer »

Robert Nouokaghueu, sous-directeur de l’hygiène et de l’assainissement au ministère de la Santé publique.

Lorsqu’un patient décède de Covid-19, quelles sont les dispositions prises dans son environnement immédiat ?

Tout d’abord, il y a la désinfection systématique de tout ce qui appartient au patient décédé au moyen d’une solution de chlore dosée à 0,5%. Tout acte de thanatopraxie est proscrit. Il s’agit des soins de conservation de corps, encore appelés soins post mortem, qui consistent à remplacer le sang du défunt par un liquide conservateur et antiseptique comme du formol par exemple. Il faut aussi éviter tout contact avec le corps en dehors des hygiénistes formés. De même, il faut envelopper le corps dans une housse mortuaire imperméable (valise mortuaire). La housse doit également être désinfectée au chlore avec un temps de contact d’une minute.

Dès lors, les cadavres sont-ils contagieux ?

Le risque infectieux ne disparaît pas immédiatement avec le décès du patient infecté, quoique les voies de contamination soient réduites. La manipulation d’un corps peut exposer la personne qui le manipule à des germes à transmission aérienne.

Comment s’organisent les obsèques dans ces circonstances ?

Le responsable de formation sanitaire notifie le cas de décès au district de santé, à la délégation régionale de la santé publique compétente et enfin, au 1510 ou tout autre numéro utile du centre des opérations d’urgence de santé publique. Le délégué régional de la santé publique saisit le maire du lieu de survenance du décès, les forces de maintien de l’ordre/sapeurs-pompiers. Une équipe de dix personnes constituée des hygiénistes de la commune compétente, de quelques membres de la famille du défunt, des forces de maintien de l’ordre et une autorité judiciaire assure l’enterrement sécurisé et digne de la dépouille dans les douze heures qui suivent le décè...

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