Gestion des défunts de Covid-19 : les familles invitées au civisme

Dans un arrêté signé le 30 avril 2020, le préfet du département de la Menoua à l’Ouest interdit l’entrée de tout corps décédé des suites de Covid-19 ou non sur ce territoire. « Partout où de telles délégations seront arrêtées, elles seront immédiatement refoulées du département sans préjudices d’autres pénalités prévues par la réglementation en vigueur », stipule l’article 2 de l’arrêté. Avant de préciser : « Les populations de la Menoua ayant perdu un membre de famille sont appelées à les enterrer au lieu du décès et plus tard elles pourraient bénéficier des autorisations d’exhumation afin de donner auxdits membres de famille tous les honneurs traditionnels souhaités et mérités dans la Menoua ».
En effet, le préfet Mboke Godlive Ntua s’appuie sur un message-fax du ministre de l’Administration territoriale du 24 avril, qui interdit l’autorisation de transfert de corps consécutifs de Covid-19, comme il l’indique dans cet arrêté. Un acte concret pour matérialiser la dérive qui commençait déjà à avoir cours au sein de certaines familles. L’autorité administrative se dit surprise du non-respect de la mesure gouvernementale interdisant le rassemblement de plus de 50 personnes. Le préfet relève que, malgré tout, les enterrements se poursuivent. Et il rappelle que tout contrevenant à ces dispositions se met délibérément en position de facilitation de propagation de la pandémie du Covid-19 et s’expose aux sanctions prévues par la réglementation en vigueur.
C’est une des conséquences d’un phénomène observé depuis la survenue de la pandémie du coronavirus au Cameroun le 6 mars 2020. Les plus fragiles y succombent avant que leurs proches et le personnel soignant y comprennent quelque chose. Le plus dur, c’est de faire ses adieux. Au regard de la contagiosité du virus, il est prescrit d’inhumer les d&eac...