Religion : un Ramadan tout particulier

Mosquée centrale de Yaoundé à la Briqueterie. Alors qu’il est déjà 13h10, ce lundi 11 mai 2020, aucun appel à la prière du muezzin. Seuls quelques fidèles pressent le pas pour aller s’acquitter de la prière du Duhr prévue dans cinq minutes. C’est la première fois que la plupart d’entre eux remettent les pieds en ce lieu saint depuis sa réouverture le week-end dernier, en raison de la pandémie du Covid-19. Dans cette enceinte d’environ 1 000 places, à peine une quarantaine de croyants assistent à la prédication dans le strict respect de la distanciation sociale. Le lieu est aussitôt vidé une fois le sermon terminé. « Beaucoup de choses ont changé à cause du Covid-19. L’appel du muezzin à la prière a été suspendu afin d’éviter la foule ici. Tous les fidèles connaissent l’heure de la prière et chacun doit la faire chez soi. Pendant le Ramadan, les portes de la mosquée restent ouvertes jusqu’à minuit. A présent, on est obligé d’ouvrir la mosquée uniquement aux heures de prières et on la referme aussitôt après. Les fidèles sont priés de faire les prières nocturnes à la maison. Pour garder le lieu propre, on désinfecte la mosquée tous les deux jours en attendant que le mauvais vent passe », indique Mouhamadou Mounir, serviteur de la mosquée. 
Si le nouveau coronavirus a changé les modes de vie, il n’a pas réussi à impacter la foi des fidèles, rendus à mi-parcours du mois du jeûne de Ramadan, l’un des principaux piliers de l’islam. Déshydratation, fatigue, manque d’apport énergétique pendant plus de 12 heures… les croyants tiennent le coup. Coronavirus oblige, le repas de rupture du jeûne après le coucher du soleil, se prend donc seul à la maison. Alors que de tradition, il se partage généralement autour de grandes tablées au sein de la famille élargie ou entre amis. En ce temps de confinement, la prière du soir qu’i...