Retour aux sources

L’Afrique espère récupérer dans les prochains mois ses œuvres d’art dérobées, lors de la période coloniale. Avant-hier, le gouvernement français a présenté, en conseil ministériel, un projet de loi prévoyant la restitution des œuvres d’art au Benin et au Sénégal.
De nombreux observateurs se souviennent que le président Emmanuel Macron, en avait fait une promesse en 2017 à Ouagadougou au Burkina Faso. Le chef de l’Etat français avait alors souhaité que les conditions soient réunies pour la restitution des œuvres d’art pillées par l’ancienne puissance coloniale. Et pour cause : jusqu’à présent, la loi française n’autorisait pas les restitutions. Car les œuvres des collections publiques sont considérées comme inaliénables et imprescriptibles. Il fallait, en conséquence, faire évoluer le cadre juridique français pour l’adapter à la réalité de la restitution des œuvres d’art aux pays concernés.
S’agissant du Sénégal, la première restitution concerne le sabre d’El Hadj Omar Tall. Ce trésor de guerre avait été ramené en France en 1894 par le colonel Louis Archinard. En novembre 2019, l’ancien Premier ministre, Edouard Philippe l’a remis au chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall. Le nouveau cadre juridique va acter la restitution du sabre sénégalais. Il va également permettre la remise au Benin des 26 œuvres d’art dérobées au palais du roi Béhanzin à Abomey.
Aussi curieux que cela puisse paraître, l’engagement d’Emmanuel Macron à restituer leurs œuvres d’art aux pays africains provoque de nombreuses résistances en France au sein de l’administration des musées concern...