Vaccinations de routine : les familles désertent les hôpitaux

« Ma fille a dix semaines. Je l’amène ici pour son troisième vaccin depuis sa naissance. Je ne sais pas exactement ce qui lui sera administré. J’ai juste gardé le rappel dans son carnet de vaccinations. Je viens à chaque fois que cela est demandé. » Derrière son masque de protection, Aurélia Koungou paraît sereine mercredi matin à l’Hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yaoundé (Hgopy). A ses côtés, son époux qui porte leur fille, est armé de la même protection. Il est 10h35 et l’espace d’attente pour les consultations externes de ce service de pédiatrie est particulièrement aéré, avec un dispositif d’hygiène installé dès l’entrée de la salle. Un fait rarissime, avant la survenue de la pandémie de Covid-19 au mois de mars 2020. Avec la désertion des formations hospitalières par les usagers, le secteur vaccination semble très touché. Et les enfants en font les frais.
Le mercredi n’est pas le jour de la plus grande affluence, mais le personnel médical confirme cette tendance. « La fréquentation a brutalement chuté. Du côté des paramètres, nous avons moins de monde. En vaccination aussi, il y a une légère baisse. Depuis les mois de juin et de juillet les patients reviennent progressivement », assure Lucienne Atanga, vice-major du service de pédiatrie de l’Hgopy. Ici, on est passé de 1217 personnes vaccinées en janvier 2020, à 1043 au mois de février, pour chuter jusqu’à 898 en avril. La courbe remonte au mois de juin avec 1303 patients et 1098 en juillet. « Les usagers ont peur, tant ils s’abreuvent en informations sur les réseaux sociaux. Ils craignent alors de se rendre dans les hôpitaux où ils ne veulent plus les vaccins ou ont peur d’être contaminés au Covid-19 », se désole le Pr. Andreas Chiabi, chef de service de pédiatrie à l’Hôpital gynéco-obstétrique.
Au Centre mère et enfant de la Fondation Chantal Biya, la réalité n’est pas différente. Le service de vaccination n’accueille plus grand monde depuis avril 2020. « En moyenne 15 à...