Interview: « Il faut restaurer la discipline et la moralisation »
- Par Alexandra TCHUILEU N.
- 18 mars 2021 13:58
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Abdou Aziz Njoya, sociologue
Dans les établissements scolaires, la dérive va grandissant avec les jeunes. Qu’est-ce qui explique ce phénomène ?
Aujourd’hui, compte tenu de la tendance notoire à l’accumulation du capital économique, de nombreux enfants sont abandonnés à eux lorsqu’ils ne sont pas tout simplement placés sous l’encadrement des domestiques et des répétiteurs. Les parents, hommes et femmes, évoluant hors du cadre du ménage pour la recherche du bien-être économique. De même, la plupart des adultes, tout comme de nombreux adolescents et des jeunes sont propriétaires de smartphone. Ces téléphones leurs permettent de fréquenter de multiples espaces pernicieux, virtuels et physiques, des groupes WhatsApp, des sites pornographiques, des lieux de rencontre destinées aux pratiques non conformes aux normes socioculturelles. Au niveau des établissements scolaires, la rigueur et la moralisation ne sont plus au top niveau et la collaboration entre les enseignants et les parents pour l’encadrement des élevés laisse à désirer. Ce qui favorise l’accroissement de la déviance des jeunes en milieu scolaire.
A qui la responsabilité peut-elle être amputée dans ce cas ?
La responsabilité, dans ce cas, est logiquement à même d’être amputée à plusieurs catégories d’acteurs. Il est en fait question des parents qui ont démissionné de leur mission régalienne d’éducateur aux côtés des enseignants. Ils accordent plus d’importance à leurs affaires, à leurs téléphones androïdes, à leurs différentes séries télévisées qu’à leurs enfants scolarisés. La responsabilité est également celle de l’école qui cesse d’être une institution totale de contrôle, de surveillance et de punition pour laisser prospérer des comportements de déviance en son sein, lorsqu’ils n’y sont pas planifiés. La responsabilité en fin, est amputable à l’Etat qui a la force, le pouvoir et la puissance de susciter certains mécanismes afin de mettre un terme à ce phénomène, du moins de le limiter.
Pensez-vous qu’il faut plus de rigueur dans la discipline instaurée dans les établissements et les familles ?
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