Burkina Faso : et maintenant ?

Ce qui se passe ces jours-ci à Ouagadougou ressemble à un film à rebondissements.

Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, le chef de la mutinerie qui, la semaine dernière, a renversé Roch Christian Kaboré de la magistrature suprême, s’est proclamé hier lundi, « président du Faso, chef de l’Etat, chef suprême des armées ». La junte présentait à la télévision nationale, l’acte fondamental du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), comme organe central de définition et d’orientation de la politique nationale. C’est la suite d’un feuilleton qui n’a pas encore dévoilé tous ses épisodes.

Le 11 janvier, des militaires et des civils sont mis aux arrêts, une quinzaine au total. Ils sont soupçonnés de préparer un « projet de destabilisation des institutions de la République », selon un communiqué du commissaire du gouvernement du parquet militaire de Ouagadougou. Les jours suivants, la gendarmerie procède à d’autres arrestations. Dimanche, 23 janvier, des bruits de bottes retentissent dans plusieurs casernes du pays. Un haut gradé de l’armée explique à la télévision nationale que les hommes en tenue réclament plus de moyens, car l’armée manque d’équipements et est en sous-effectifs, par rapport au défi de riposte contre les terroristes. Ils demandent des changements à la tête des services de renseignement et plus de considération pour les familles des blessés de guerre.

La source rassure par rapport à une quelconque insurrection contre les institutions étatiques, incarnées par le président de la République. Ce dimanche-là, les Etalons du Burkina Faso livrent un match à Limbé (Cameroun) contre le Gabon dans le cadre de la CanTotalEnergies. Roch Christian Kaboré, le chef d’Etat, fait un tweet pour soutenir son équipe. Il ne sait pas que c’est l’un de ses derniers actes à la magistrature suprême. La suite des événements se déroule très vite. Tôt lundi matin, le président est dans les mains des mutins. Un autre tweet du chef de l’Etat confirme qu’il est effectivement dans l’étau des militaires, mais que la situation semble sous son contrôle. Vers le début de la soirée de ce lundi agité, le coup d’Etat est confirmé par la déclaration du MPSR, désormais au pouvoir. Le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba tient les commandes et s’enferme dans un mutisme strict.

La communauté internationale condamne unanimement la destabilisation des institutions, la Cédéao suspend le Burkina Faso de ses institutions. La sanction de l’Union africaine suit : elle suspend aussi le pays de toutes ses activités. Cela n’ébranle guère les putschistes qui affirment être engagés à proposer dans un délai raisonnable, « un calendrier de retour à un ordre constitutionnel accepté de tous ». Dans un message à la télévision, ils appellent les patriotes, les « Africains intègres » et tous les « ami...

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