Lutte contre la traite des personnes : une course d’obstacles

Peur, silence, ignorance et trafic d’influence sont entre autres freins au combat contre ce phénomène au Cameroun.

La vie de Melissa D. n’a pas été facile jusqu’ici. Entre la petite enfance et l’adolescence, elle a été victime de multiples viols. C’est à l’âge de 8 ans qu’elle a subi son premier viol. Une parente proche abusait régulièrement d’elle en menaçant de la tuer si elle osait en parler à quelqu’un. La petite fille terrorisée a gardé ce lourd secret. Et s’est renfermée petit à petit sur elle-même et est devenue délinquante et agressive. Elle abandonne même ses études. À 18 ans, elle commence à travailler dans un bar. Elle est une fois de plus victime d’un viol. Perpétré par un groupe de clients après une tournée d’alcool.

Ces souvenirs douloureux, la jeune trentenaire les évoque difficilement encore aujourd’hui, même si elle a décidé de briser le silence pour sensibiliser les autres sur ce fléau. Aujourd’hui, elle est membre de l’Ong Femme Cameroun qui lutte contre les violences faites aux femmes. Elle a enfin trouvé le courage de se raconter, si cela peut aider ses compatriotes à prendre conscience de l’ampleur de la maltraitance dans le pays et des ravages qu'ils font. A ce jour, cette jeune camerounaise n'a jamais obtenu justice pour tous les crimes commis à son encontre. Elle n'a même jamais porté plainte. La loi du silence. C’est ce que dénoncent les acteurs qui évoluent dans la lutte contre le phénomène dans le pays, qu'ils soient juristes, activistes, ou même victimes. Dans la même veine, un rapport de l’Association de lutte contre les violences faites aux femmes, 48% des victimes de maltraitance déclarent n’avoir jamais recherché de l’aide. 39% des victimes n’ont jamais parlé à personne de ce qu’elles subissent ou qu’elles ont vécu.

Comme le témoigne Gérald Boums...

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