Choléra : les précautions d’usage

Désormais, Ruth Ngo Nyeheg est un peu plus chargée que d’habitude. Munie de corbeilles de fruits, de bidons d’eau et d’eau de Javel, la vendeuse de fruits découpés essaie de s’adapter à l’air du temps. Il y a du choléra dans l’air. « Je m’impose de laver les fruits sur place et par petites quantités avant de les servir aux clients. De plus, j’y mets quelques gouttes d’eau de Javel afin de désinfecter la peau des fruits », dit-elle en plongeant une tête d’ananas et une papaye dans sa bassine d’eau. La jeune dame vend des fruits frais chaque matin dans une entreprise. Avec la survenue des premiers cas de choléra, elle craint surtout pour son affaire. « Je sais que cette maladie se propage très rapidement par la saleté. Je prends donc le soin de bien apprêter la marchandise de mes clients et de les rassurer », dit-elle.
Le domaine de la restauration est l’un des plus exposés au le choléra. Cette maladie dite hydrique se transmet facilement par la consommation des aliments souillés ou non lavés à de l’eau propre et au savon. Depuis la propagation des premiers cas, certains commerçants se réajustent pour ne pas perdre leur clientèle. Installée en face de l’Hôpital central de Yaoundé, Jeannette K. vend également des ananas pelés et des oranges. « J’installe tout mon dispositif pour que les clients voient que tout est propre. Sinon, je vais perdre mon petit revenu », s’inquiète-t-elle. Avec raison. Beaucoup prennent des dispositions pour ne pas être exposés à la maladie. « Désormais, j’apprête mon petit-déjeuner à domicile avant d’arriver au bureau. Je suis obligée de me lever plus tôt mais, j’ai la garantie que tout est propre », assure Estelle Bambo, cadre d’entreprise.
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