Assainissement de Bonanjo : les vendeurs jouent au chat et à la souris

Pour les travailleurs de Bonanjo, prendre sa pause au lieudit « Sous manguier » près du centre régional des impôts est risqué. A tout moment de la journée, les agents de la police municipale de la Communauté urbaine de Douala (Cud) armés de barres à mine y effectuent des raids spontanés. Des opérations qui se traduisent par le ramassage manu militari de casiers de boissons, chaises, tables et autres articles de commerce. Le tout dans une confusion totale. Tandis que les commerçants essaient de sauver ce qui peut l’être, les clients quant à eux protègent leurs boissons et plats de nourriture bec et ongles… Les marchandises et objets saisis sont ainsi jetés dans le camion de la police municipale. Une fois la tempête passée, les articles sauvés de justesse sortent des cachettes et la vie reprend son cours. Sauf que les uns et les autres restent désormais sur leurs gardes. L’on sirote la bière en guettant à gauche et à droite, tel un tricheur…
Ainsi va la vie dans les sites de restauration de fortune du quartier Bonanjo depuis quelques mois. Une volonté manifeste de la mairie de la ville d’assainir ce quartier administratif. Pour les clients, ces opérations d’assainissement s’apparentent à de l’acharnement sur les petits commerçants. Au lieudit « Sous manguier », un bâtiment devant abriter des services d’un restaurateur tarde à ouvrir ses portes. Entre-temps, un privé a ouvert une structure de restauration non loin de là. Seulement, les prix ne sont pas à la portée de tous. Le plat de nourriture coûte 2000F tandis que la bière se vend à partir de 1000 F. Dans les tournedos, le prix minimal de bière est fixé à 750F tandis que les plats de nourriture varient de 500 à 1500F en fonction des menus. « Ils veulent qu’on aille se restaurer où ? Chaque jour, on nous chasse. Il faut qu...