Interview : « Les performances en général sont satisfaisantes »

Etienne Roger Minkoulou, directeur de l’Office du baccalauréat du Cameroun.

Monsieur le directeur, vous venez de publier le palmarès annuel des lycées et collèges. Quel regard général portez-vous sur les performances des établissements scolaires à la session 2021 des examens officiels ?
Le palmarès OBC des établissements pour la session 2021 est un document qui porte en substance les données résultant d’épreuves des baccalauréats qui se sont déroulées dans le contexte particulier d’implémentation de l’Approche par les Compétences (APC), encore nouvelle pour les candidats. Malgré cette nouveauté, les performances en général sont satisfaisantes, au regard des taux de réussite enregistrés, lesquels sont allés à la hausse par rapport à la session 2020. A savoir 56,40 % contre 38,45 %. Relevons néanmoins, pour le déplorer, le recul observé par rapport à la session 2020 au baccalauréat scientifique, qui a enregistré un taux de réussite de 55,54% contre 58,05 %.

Dans la présentation de cette dernière édition, vous annoncez un changement de paradigme, en partant de la salle de classe vers les salles d’examens certificatifs. En quoi cela consiste-t-il exactement ?
 Nous disons changer de paradigme en partant des salles de classes pour les salles d’examens en ce sens que pour nous, le palmarès doit dorénavant être non plus seulement une revue des résultats mais également et surtout un instrument de valorisation et de réduction des écarts et des disparités, de promotion et d’incitation à la performance. Dans cette perspective, trois éléments seront pris en compte : La valorisation des parties prenantes. A ce niveau, le Palmarès cesse d’être l’affaire des seuls lauréats comme individus, mais également celle d’autres intervenants ; la situation administrative. Le palmarès va s’adapter au contexte de décentralisation par la production des numéros spéciaux et des hors-séries adaptés à chaque région ; Un outil d’aide à la prise de décision. L’identification des disciplines scolaires pour lesquelles les candidats éprouvent des difficultés au regard du taux de réussite affiché, permettra de questionner, outre le niveau de réussite réel des élèves, la qualité des enseignements et le système d’évaluation.

Qu’est-ce qui justifie ce changement ?
Les systèmes, quels qu’ils soient, se veulent évolutifs. Le système éducatif n’échappe pas à cette exigence. Le passage de l’Approche par les Objectifs à celle par les Compétences, qui rentre en droite ligne des très hautes prescriptions de la hiérarchie, peut également apparaître comme une des raisons fondamentales de ce changement.

S’agissant justement des disciplines, vous relevez le faible rendement des candidats dans les matières scientifiques. D’après vous, qu’est-ce qui peut être la cause de ces mauvaises notes ?
Les rendements fort déplorables des candidats dans les matières scientifiques et techniques peuvent trouver justifications à plusieurs niveaux. Mais il appartient à l’OBC, qui est chargé d’organiser les examens et de publier les résultats de relever les faits saillants y résultant, et d’autres structures, notamment la chaîne pédagogique, d’analyser lesdits résultats et de proposer d’éventuelles solutions de remédiation.

L’Office du baccalauréat a-t-il réfléchi à des propositions pouvant améliorer les performances des élèves dans les matières scientifiques ?
Le changement de paradigme évoqué plus haut nous commande de prendre en compte un certain nombre d’acteurs dans l’amélioration des performances de nos enfants. À ce titre, les contributions de tous les maillons de la communauté éducative, à savoir les enseignants, les parents, les responsables administratifs, mais aussi les catégories socioprofessionnelles auxquels s’adresse ce palma...

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