Impasse : un dialogue de sourds

L’opposition digère mal les pleins pouvoirs dont jouit désormais le président de la République après le gel de certaines institutions. Mais Kaïs Saïed dit s’appuyer sur la Constitution.

L’opposition tunisienne est vent debout contre le président de la République depuis que ce dernier a décidé le 25 juillet 2021 de s’octroyer les pleins pouvoirs en gelant les prérogatives du Parlement. Kaïs Saïed accusait cette institution, dominée dix années durant par le parti islamo-conservateur Ennahdha, de bloquer toute décision. Le 6 février dernier, il a dissous le Conseil supérieur de la magistrature. Le chef de l’Etat accusait cet organe constitutionnel indépendant de partial, de corrompu et d'avoir ralenti des procédures dont les enquêtes sur les assassinats de militants de gauche survenus en 2013.
Les sorties du locataire du palais de Carthage ne sont non plus de nature à calmer le jeu. Le locataire de Carthage, visiblement choqué par l’aplomb des députés de l’opposition ayant organisé le 30 mars dernier une plénière à distance et voté à 115 voix sur 217 la levée des différentes mesures exceptionnelles, a dénoncé ce qu’il a appelé un coup d’État.  Affirmant au passage vouloir protéger « le peuple des menées de personnes portées par l’idéologie d’une secte ». Des propos qui ont davantage ravivé les tensions au sein de l’opposition. Dénonçant ce qu’ils qualifient de « dérives autoritaires » de Kaïs Saïed, plusieurs partis d’opposition n’arrêtent de fustiger au quotidien celui qui a été démocratiquement élu en 2019. Notamment les formations politiques Ennahdha, le Parti destourien libre (PDL) et Tahya Tounes soupçonnent le chef de l’Etat de vouloir les faire disparaître de la scène politique. A coups de slogans, de banderoles et de pancartes aux messages poig...

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