Distribution du ciment : halte à la spéculation

Il faut désormais parcourir plusieurs points de vente avant de trouver ce produit. Dans certaines villes, les consommateurs se ravitaillent sur commande pour pallier la rareté.

A Yaoundé, acheter du ciment n’est pas la chose la plus aisée ces derniers jours. Il faut parfois se lever aux aurores et surtout user de subterfuges pour pouvoir s’en procurer. Ce 18 avril dans un point de vente au quartier Mvog-mbi, une centaine de sacs de ciment est exposée à l’extérieur du magasin. Une cliente pense donc enfin avoir trouvé le précieux sésame, sauf qu’il sera soumis à un interrogatoire des plus musclés. « Vous voulez quelle quantité ? Parce que c’est déjà réservé Madame. Mais si vous prenez en quantité on peut vous vendre. Si vous ajoutez aussi également le fer, on vend. Le sac coûte 4900 F », rétorque une dame assise derrière son comptoir. D’ailleurs ici, elle est la seule à qui on se réfère pour avoir une quelconque information sur le prix de ce produit. Un peu plus loin, le magasin où sont généralement rangés les sacs de ciment est vide. A l’extérieur, une plaque indiquant les prix de ce produit dans ses différentes variantes est visible. Ils varient entre 4900 F et 6250 F. « On ne peut pas vous dire quand il y en aura, dès que le stock arrive, il s’épuise aussitôt. On ne sait pas pourquoi c’est aussi rare », explique l’un des vendeurs. La disponibilité laisse à désirer et les prix varient aussi selon le lieu de vente et la relation avec le fournisseur. « Les gens réservent le ciment chez les commerçants et dès que le stock arrive, ils sont les premiers à être livrés », explique un responsable de chantier. C’est le tableau de la situation du ciment en ce moment dans la ville de Yaoundé.
Dans la région de l’Ouest, le tableau est pratiquement le même. Samedi dernier, devant un magasin au quartier Tamdja à Bafoussam où sont stockés plus de 200 sacs de ciment, un client souhaite acquérir 60 sacs. Malheureusement, il ne sera pas fourni à plus de 40 unités. Le quincaillier a enregistré cinq commandes en semaine et doit satisfaire les autres clients. « Je suis déjà allé à plus de six points de vente, et c’est toujours la même situation : on voit bien des sacs de ciment rangés, mais tous sont déjà achetés », s’étonne le consommateur, désillusionné. 
Dans une autre grande surface commerciale, à l’entrée de la ville de Bafoussam, quelques personnes sont venues transporter leurs stocks de ciment commandés depuis le début de la semaine. « Je viens de me ravitailler en 50 sacs de ciment de qualité 32.5. J’ai commandé depuis mardi à raison de 6000 F l’unité. Je voudrais acheter encore 10 sacs, désormais à 6500 F l’un, mais c’est fini. Il n’y a que le dosage 42.5 qui coûte 7000 F », a confié l’un des...

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