Violences conjugales : silence coupable

Tolérance et complicité de l’entourage, constituent entre autres, le levain des violences conjugales. Illustration parfaite avec Julienne Clarisse T. qui, a dû déménager du quartier Omnisports à Yaoundé, après une bastonnade publique de son époux. Battue toute nue devant toute la concession, cette cadre d’entreprise n’a pas pu supporter cette énième humiliation. La jeune dame de 27 ans, accablée par les railleries et les insultes de ses voisines, a dû fuir le quartier. « J’avais beau crier au secours mais les voisins ne venaient jamais. Ceux-ci profitaient plutôt pour me filmer lorsque mon conjoint me traînait dans la boue. Je ne pouvais plus mettre le nez dehors sans que mes voisines ne se moquent de moi, ouvertement », confie Julienne Clarisse T. Si julienne n’envisage pas retourner dans son foyer après sa récente fracture au bras, celle-ci se plaint tout de même de la pression de ses parents qui lui demandent d’y retourner et surtout, de supporter ce côté sombre du mariage.
Dans le cas de Clarisse, le voisinage pouvait peser de tout son poids et mettre fin, à sa manière, à ces différentes scènes de violence. Malheureusement, les proches restent silencieux dans la plupart des cas. La famille, quant à elle conseille aux victimes de « supporter » et surtout, de ne pas exposer « l’intimité » du couple. On assiste dès lors à une certaine tolérance de ces actes de violences à la fois verbales, physiques, psychologiques et économiques. Ceux qui envisagent de mettre un terme à leur union, sont envahis par un sentiment de culpabilité. Amis, parents et connaissances font vite de leur rappeler que : « Le mariage, c’est pour le meilleur et pour le pire ». Confrontée à cette tolérance, la victime en vient à concevoir la violence comme normale et même justifiée. Son intégrité psychologique, physique et sexuelle est menacée par la violence qu’elle subit. Elle se vide, littéralement, de son dynamisme et de son énergie. Place aux idées suicidaires, à l’alcoolisme ou à la dislocation de la cellule familiale.
Pour venir à bo...