Bambou et rotin : une niche d'emplois

Au Cameroun, le bambou et le rotin ont longtemps été considérés comme des plantes envahissantes et sans grande valeur. Ceux qui pensaient s’en servir les utilisaient pour la confection de meubles et autres objets du quotidien revendus à vil prix. Mais, aujourd’hui, la donne a changé. Un véritable business est né autour du bambou et du rotin, vu les différents usages qu’on en fait désormais. 
En effet, le bambou à croissance rapide, et le rotin, palmier grimpant à épines, peuvent fournir des solutions à un certain nombre de défis mondiaux urgents, en tant qu’outils de réduction de la pauvreté, du commerce écologique, d’atténuation au changement climatique, de construction et de protection de l’environnement. Pour la construction par exemple, depuis que le ministère des Forêts et de la Faune (Minfof), a interdit l’exploitation du bois de perche (bois de petit volume utilisé comme piquets pour les échafaudages et autres dalles dans les chantiers immobiliers), le bambou constitue plus que jamais une alternative. Conséquence, on note une reconsidération sur les prix. Ce produit que certains allaient simplement chercher dans la forêt pour leur usage personnel ou pour la transformation immédiate a vu un commerce se développer. La tige de Bambou, qui coûtait encore 500 à 600 F est passée à pratiquement 1000 F, en fonction des localités. Mais ce sont les revendeurs qui en tirent le plus de profits. « Les exploitants achètent 1500 pièces de 4 m à 10 000 F et les revendent dans les grandes métropoles à 500 000 F», indique un acteur de la filière. Les meubles en rotin jadis considérés comme pour les moins nantis, sont désormais hors de prix, surtout lorsque le design et le volume sont alliés dans leur confection. La filière bambou et rotin emploie donc environ 3000 personnes au Cameroun, dans divers domaines. 
Mais tout ceci n’est pas sans conséquence. Notamment sur la disponibilité de cette matière première qui connaît dorénavant une grosse pression, ...