« On peut vivre décemment et durablement de la culture du cacao »

Appolinaire Ngwe, président du Conseil interprofessionnel du cacao et du café.

Estimez-vous que les producteurs de cacao, tous calibres confondus, vivent confortablement aujourd’hui de cette culture ?
Tous calibres confondus, non. En revanche, si l’on choisit de faire de la qualité, oui.  Pour vous donner un petit aperçu, un cacao standard, dit tout-venant, est vendu aujourd'hui à 1000 F en moyenne au Cameroun, au meilleur des cas. Dans le même temps, un cacao sorti des Centres d'excellence de traitement post-récolte coûte 1640 F, garanti. Je ne parle pas d'un cacao au taux d'humidité à 8%, mais bien d'un cacao simplement écabossé, puis remis au Centre d'excellence. Car les processus de fermentation et de séchage contrôlés sont la spécialité de ces centres qui garantissent une démarche technique au bout de laquelle on obtient des fèves sans défaut, des fèves d’excellence. Avec une fève d’excellence qualité, les prix sont forcément au rendez-vous. Un jeune du programme New Generation qui a trois hectares de cacao avec un ratio d’une tonne à l’hectare aura presque cinq millions par an ! Sans préjudice des ristournes, ni des cultures associées (macabo, plantain, ignames, arachides, …) dont il vit.  En évitant d’épiloguer sur la relativité de la notion de confort, disons simplement que l’on peut vivre décemment et durablement de la culture du cacao, à la condition de prendre résolument l'option de la qualité c'est-à-dire l'option du traitement post-récolte dans les Centres d’Excellence.
C’est d’ailleurs la recommandation que nous donnons à tous nos jeunes à l’issue de leur formation : se constituer en coopérative dynamique pour bénéficier d’un Centre d’Excellence de traitement post-récolte du cacao et accéder à un prix garanti de 1640 F, des ristournes et  toutes autres formes d’appui pour améliorer leur confort de vie : centres de santé, écoles, etc.
Un mot sur la chaîne de valeur du cacao camerounais ?
Le cacao est de loin la première denrée exportée, représentant une bonne part des recettes d’exportations. C’est aussi une ressource stratégique pour le Cameroun car elle assure la deuxième ressource en devises du pays, derrière les hydrocarbures (39,6%) en 201...

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