Frontière Cameroun-Nigeria : les affaires revivent

La réouverture de la ligne permet aux populations composées en majorité d’éleveurs, d’agriculteurs et de commerçants de relancer leurs échanges.

Sagme. Village situé à la frontière avec le Nigeria, aux confins de la commune de Fotokol, département du Logone-et-Chari, région de l’Extrême-Nord. Classé zone « rouge », il y a encore quelques temps, ce lieu était devenu l’un des principaux terrains d’opération de la secte Boko Haram. Les séquelles des assauts, d’une violence inouïe, avaient fini par semer la peur et la terreur dans cet arrondissement de 13000 habitants. 
Et pourtant, en explorant les entrailles de cette localité qui accueille aussi 1500 réfugiés nigerians, l’on tombe, 27 mai, comme par providence, sur un marché où règne une ambiance foraine, à l’occasion de la visite des projets réalisés dans cette localité par le Programme national de développement participatif (PNDP), dans le but d’améliorer les conditions de vie des populations. Le vacarme assourdissant est entretenu dans ce marché par les bruits des moulins à écraser, des chèvres et moutons qui bêlent, des bruits de couteaux des bouchers qui s’apprêtent à découper de la viande de bœuf, des interpellations des clients par des commerçants, etc. A cela se mêlent les arômes des beignets de farine en cours de cuisson. 
Sur ces entrefaites, le visiteur est très vite encerclé par la kyrielle de commerçants nigérians, tchadiens, maliens, peulhs qui, achètent et proposent leurs produits. Une scène inédite qui ne s’était pas vécue ici depuis la fermeture de la frontière avec le Nigéria en 2014. Mais, depuis neuf mois, les activités économiques ont repris leur cours. Eleveurs, agriculteurs, forgerons, bouchers, entre autres, s’y retrouvent désormais tous les jeudis, comme par le passé, pour marchander. « Ça faisait très longtemps que je n’avais plus remis les pieds ici. Cela fait plaisir d’y revenir pour à nouveau faire du commerce », se réjouit Amadou, jeune commerçant. Avant d’ajouter : « Je viens vendre ici tous les jeudis, et à partir de 17h, je me déporte dans d’autres marchés. » 
Cette effervescence est aussi perceptible au niveau du pont sur l’Elbeid dont la ligne médiane marque la frontière entre le Cameroun et le Nigéria. La réouverture de ce poste frontalier a à nouveau donné lieu à des échanges commerciaux entre les deux pays. La présence des agents de la douane camerounaise aux côtés desquels se trouvent policiers, militaires et gendarmes, atteste de la reprise des activités. La longue ligne des camions garés sur les deux côtés de la route, qui ploient sous le poids des marchandises en dit long. A l’intérieur de la ville de Fotokol, ces camions en provenance du Nigeria, font un chassé-croisé avec ceux partis de Kousséri. « C’est agréable de revoir ces échanges reprendre », déclare Ousmane, résidant de la ville de Fotokol. 
La vitalité des activités agropastorales n’est pas en reste. « Quan...

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