Traversée : le S.O.S des riverains

L’accident du 7 juin dernier n’est pas le premier à Malômbo. C’est le sixième et le plus grave en termes de morts. Si rien n’est fait, comme l’affirme le chef du village Minka, SM André Claude Nyom II, il risque ne pas être le dernier. La raison, c’est que le Nyong est un passage obligatoire pour les populations du canton Longuè, situé de l’autre côté de la rive lorsqu’on vient de Minka. « En cas de maladie, vous devez traverser. La scolarisation de nos enfants se fait aussi de l’autre côté du Nyong. Pour les autres services sociaux de base également, les populations de neuf villages du canton Longuè risquent leurs vies sur le Nyong à Malômbo », raconte Louis Hey, fonctionnaire de police à la retraite. Ils ont certes un plan B, mais il n’est pas aussi évident. « Nous avons une autre route du côté d’Olama pour sortir à Ngoumou. Mais elle est longue et impraticable. Seuls les propriétaires de véhicules 4x4 peuvent s’y hasarder et ce, avec de bons chauffeurs. C’est pour cela que nous passons par le Nyong à Malômbo. C’est dangereux, mais pas long », explique Robert Bating Mpom, secouriste. 
C’est pour cette raison et bien d’autres que tous souhaitent que les lignes bougent. Des actions ont été menées depuis l’accident de novembre 2021 qui avait fait deux morts, mais beaucoup reste à faire. Le bac étant en panne depuis de nombreuses années, une pirogue à moteur a été acquise. Mais des soucis de carburant se posent. D’ailleurs le jour du drame, non seulement il n’y avait pas de carburant, mais les spécialistes de la traversée n’étaient pas en place.  « C’est la mairie de Makak qui met le carburant dans la pirogue. Quand nous avons le nécessaire, nous sommes-là et ne demandons rien aux personnes qui veulent passer. Malheureusement, le jour du drame, nous n’étions pas en place. Mais lorsque j’ai appris qu’il y avait un problème, nous nous somme...