« La modernisation de l’administration est une nécessité »

Antoine Ndong Toung, enseignant à l’ENAM, administrateur civil principal hors-échelle, directeur du cabinet d'études en politiques publiques et management CE2PM.

Le Minfopra a parrainé la 11e édition du Salon de l'action gouvernementale qui s'est achevée la semaine dernière à Yaoundé. Pensez-vous que cet espace soit suffisant pour faire comprendre au public ce qui est fait en termes de réformes ?
La modernisation de l’administration est une nécessité permanente et importante dans le fonctionnement de l’appareil d’Etat, dans la mesure où il s’agit, non seulement d’adapter le service public aux différentes mutations que connaît l’environnement social au fil du temps, mais également d’intégrer les avancées technologiques dans les pratiques et dispositifs administratifs. L’espace SAGO constitue déjà un cadre bien indiqué car la réforme en cours est menée par le département ministériel en charge de la réforme administrative, et devrait s’étendre à toutes les autres entités publiques qui la mettront en œuvre. Et, étant donné que ces entités étaient présentes au SAGO, l’on peut considérer que la sensibilisation a atteint sa première cible. S’agissant de l’information du public, le SAGO ne saurait suffire. Je reste néanmoins convaincu que le Minfopra, qui dispose déjà des espaces de communication appropriés, développera une stratégie conséquente à cet effet, afin que la communauté nationale soit édifiée sur ce grand projet du gouvernement.
Qu’est-ce qui explique qu'après une telle campagne de sensibilisation et d'information, concernant l'accès aux services publics de qualité (célérité dans le traitement de dossiers, etc.), l'on retombe assez souvent dans les mêmes travers ?
La communication ou l’information du public doivent être mises en branle lorsque la réforme est déjà effective, donc opérationnelle. Le retour aux mêmes travers que l’on constate ici et là peut s’expliquer par un certain nombre de raisons dont je ne retiendrai que deux. D’une part, il convient de relever que les réformes se traduisent par des changements notables dans les savoirs, les savoir-faire et les savoirs-être. Elles viennent ainsi bousculer des habitudes routinières bien ancrées qu’il n’est pas facile de déraciner au premier coup. C’est dire que les résistances aux changements doivent être bien gérées pour garantir l’effectivité des réformes. D’autre part, les changements induits par les réformes heurtent très souvent des intérêts individuels ou collectifs, plus ou moins objectifs, que les bénéficiaires veulent conserver au point de mettre à mal les meures novatrices. Les raisons évoquées ci-dessus peuvent s’aggraver lorsque les différentes parties prenantes, chargées de la mise en œuvre de la réforme, n’ont pas été associées à sa conception, dans ses différentes phases.
A votre avis, qu'est-ce qui peut être à l'origine des blocages du chantier de la modernisation de l'appareil étatique portée par la dématérialisation, la décentralisation et la simplification des procédures ?
L’homme étant au centre de toutes les activités sociales, dans tous les domaines de la vie ...

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