« Il y a une culture anti-corruption qui s’installe »

Rév Dr Dieudonné Massi Gams, président de la Commission nationale anti-corruption.

Le Cameroun a observé hier, la Journée africaine de lutte contre la corruption. Au moment où se commémore la 6e édition, quel est l’état de la lutte contre ce fléau au Cameroun ?
Au moment où nous commémorons ce 11 juillet 2022, la 6e édition de la Journée africaine de lutte contre la corruption, le Cameroun dispose d’institutions et d’instruments à même de faire émerger une société où la corruption est marginale. Au plan international, le Cameroun est Etat-partie de la Convention des Nations unies contre la corruption et de la Convention de l’Union africaine sur la Prévention et la Lutte contre la Corruption, deux instruments multilatéraux majeurs visant la promotion de l’intégrité, la responsabilité, la bonne gestion des affaires publiques, la prévention de la corruption et la lutte contre celle-ci. Sur le plan national, nous avons assez d’institutions chargées, comme la CONAC, de contribuer à la bonne gestion des affaires publique et des instruments à l’instar de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption, la loi portant Code de Transparence et de Bonne Gouvernance dans la Gestion des finances publiques au Cameroun. L’état de la lutte contre la corruption au Cameroun aujourd’hui, c’est également la mobilisation des Camerounais et Camerounaises, manifestée à travers les canaux de dénonciation de la CONAC ainsi que l’engagement ferme et toujours renouvelé du président de la République, Son Excellence Paul Biya, d’éradiquer ce fléau de notre pays.
Concrètement, depuis le lancement des activités de la Commission nationale anti-corruption, quelles sont les avancées réelles sur le terrain ?
De la création de la CONAC, par décret du président de la République, le 11 mars 2006 à nos jours, le Cameroun a fait des progrès énormes en matière de lutte contre la corruption. Concrètement, nous avons davantage de suspensions et radiations d’agents publics véreux ; près de 2 000 milliards d’économies faites par l’Etat, grâce aux investigations de la CONAC, qui aboutissent à des fonds à recouvrer ou à des fonds évités de distraction des caisses publiques ; des condamnations pénales pour corruption ; une baisse de nombre des projets abandonnés dans le cadre des marchés publics ; la formation de plusieurs milliers des camerounais à la lutte contre la corruption. En plus, c’est le plus important, la CONAC a fait acquérir par des Camerounais une culture anti-corruption. Ils sont nombreux aujourd’hui, prompts à dénoncer toute pratique de corruption à cette institution qui est chargée de recueillir, de centraliser et d’exploiter les dénonciations. Cette culture est le fruit de nombreuses années de sensibilisation à travers des programmes audiovisuels, des caravanes thématiques (femmes, jeunes, travailleurs, etc.), de coaching des Cellules de lutte contre la corruption, de mise en œuvre des plans d’action régionaux de lutte contre la corruption et d’implémentation des projets comme le Programme National d’Education à l’Intégrité (PNEI). En définitive, la peur s’est installée dans le camp des ennemies de l’intérêt général.
Quelles sont les résistances auxquelles vous faites face dans votre déploiement ?
En réalité, la CONAC est l’une des institut...

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