« 140 000 poches de sang collectées en 2021 »

Pr. Tetanye Ekoe, président du Comité de gestion du Centre national de transfusion sanguine (CNTS).

Quel est le chemin parcouru par le CNTS depuis sa création il y a trois ans ?
Le chemin parcouru est encore modeste car, le CNTS doit faire avec un double héritage. Le premier, ce sont ces différentes banques de sang et le personnel y affecté dont la directrice générale n’a pas encore le contrôle effectif au niveau de toutes les formations sanitaires du pays. Le deuxième héritage est ce prêt de 17 milliards de F consenti à la demande du chef de l’Etat par le gouvernement auprès de la Banque islamique de Développement. Ce prêt doit permettre au CNTS de mettre en œuvre trois volets de réalisations : les infrastructures, les équipements techniques y compris le matériel roulant approprié et la formation de ressources humaines de qualité tant sur le plan médico-sanitaire et technique, que sur le plan administratif. C’est ainsi que 98 banques de sang réparties sur les 10 régions du pays vont être dotées d’un équipement de dernière génération. Sur le plan des infrastructures, le CNTS va construire sur financement du même prêt, le siège national de Yaoundé et deux centres régionaux. L’un des centres sera situé à Garoua pour couvrir les trois régions du Septentrion et l’autre, à Yaoundé pour couvrir les régions du Centre, du Sud et de l’Est. Sur le plan des équipements techniques, y compris le matériel roulant approprié, le projet avance et doit permettre de doter progressivement non seulement les deux centres régionaux de Yaoundé et de Garoua mais aussi, une série de 98 banques de sang qui existent dans les 10 régions du pays. Pour ce qui concerne les ressources humaines, le personnel technique et administratif, ainsi que le personnel médico-sanitaire sera recruté et formé ou subira un puissant renforcement de capacités. Enfin, sur le plan des ressources financières, nous comptons sur la tutelle financière du ministère des Finances pour accompagner ce défi national du chef de l’Etat. En 2021, malgré les difficultés ci-dessus évoquées, il a été possible de collecter environ 140 000 poches de sang sur les 300 000 à 400 000 potentiellement attendues dans les meilleures conditions opérationnelles.
Il subsiste un certain manque d’engouement des potentiels donneurs de sang. Soit par superstition, soit par ignorance. Comment changer la tendance ?
Sans don de sang, il est impossible pour les banques de sang de faire face à la demande en poches de sang d’où qu’elle vienne. Sans ce don du sang, il est quasi impossible de réduire la mortalité des femmes qui meurent des suites des couches, ni celle des enfants si nombreux qui meurent d’anémie sévère chronique ou aigüe, ni encore la mortalité des personnes victimes des accidents de la route de plus en plus nombreux dans toutes les régions du pays. La vérité, c’est que les croyances négatives, les superstitions et les préjugés négatifs bloquent l’enthousiasme de ceux qui voudraient donner leur sang. Ces facteurs négatifs culturels, religieux ou traditionnels, font un tort considérable à ceux qui peuvent avoir besoin de sang. Ces résistances sont surtout fréquentes dans les communautés où l’ignorance, l’analphabétisme ou l’illettrisme sont endémiques. C’est pourquoi le CNTS accorde un intérêt particulier à convaincre les leaders traditionnels et religieux, les organisations des jeunes, les associations de femmes, les établissements scolaires, secondaires et universitaires, ainsi que les forces de défense et de sécurité, véritables viviers de jeunes en âge de donner du sang. En réalité, l’expérience montre dans d’autres pays que cette culture citoyenne et humanitaire du don du sang commence &agrav...

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