« La population doit rester vigilante »

Emmanuel Mariel Djikdent, préfet du Mfoundi.

Le 12 juillet dernier, vous avez signé un arrêté visant le renforcement des mesures de sécurité dans le Mfoundi. La population a-t-elle des raisons d’être particulièrement inquiète ?
En matière de sécurité, le risque zéro n’existe pas. Et on est amené à ajuster et à adapter les mesures de sécurité en fonction des temps et des circonstances. Nous avons effectivement pris cet arrêté pour ne pas laisser la moindre marge de manœuvre à l’ennemi qui, de son côté, réfléchit pour nous défier.  Il y a toujours un prétexte qui justifie un texte dans un contexte. Quant à la population elle a le droit de vaquer librement à ses occupations mais ne doit pas oublier ce qu’a dit un ancien lion indomptable sur le danger. Paix n’est pas absence de menaces à court, moyen ou long termes. La population doit rester vigilante et collaborer avec les forces de maintien de l’ordre. 
Dans cet arrêté, vous évoquez l’interdiction de dépôt et d’abandon de colis dans les lieux publics. Quelle organisation sera mise en place pour faire appliquer cette mesure ?
L’interdiction du dépôt et d’abandon de colis dans les lieux publics est justifiée par le fait que celui qui fait exploser une charge n’est jamais avec cette charge. Il dépose le colis, s’éloigne et actionne à bonne distance pour faire des victimes en sauvant sa propre vie. Vous comprenez donc qu’il devient impératif que chacun soit avec son bagage sans s’en séparer. Le poseur d’engin ne le fabrique pas là sur place. Il quitte de quelque part pour venir l’abandonner à un endroit précis. Nous devons donc tous être vigilants. Il faut interpeller toute personne suspecte en lui disant « Monsieur, vous avez abandonné votre colis » ou alors « Qu’est-ce que vous venez de déposer par-là ? ». Je vous assure que c’est une méthode efficace qui fait de nous des agents de sécurité de proximité de notre périmètre. Voilà mon appel aux habitants de la cité capitale. D’autres mesures arrêtées par les forces de maintien de l’ordre relèvent bien entendu de la stratégie. On ne montre pas au poisson la couleur de l’hameçon. Je n’en parlerai pas par conséquent. Néanmoins, je réitère que nous sommes tous concernés.
Les détenteurs d’objets tels que les clous, les boulons, les morceaux de clous et autres devront désormais expliquer pourquoi ils détiennent ces matériels qu’on retrouve partout. Concrètement, quelle forme prendra cette justification ?
Voyez-vous ? Qui peut interpeller un cuisinier à la maison parce qu’il a un couteau en main ? Mais lorsque vous retrouvez le même cuisinier à minuit dans un bosquet réputé criminogène avec le même couteau, vous aurez quelle idée ? Si quelqu’un se retrouve avec des clous, boulons et autres ...

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