« Nous suivons les cas contacts »

Dans quel contexte ont été découverts les premiers cas de choléra dans la région de l'Est ?
C'est en date du 13 juillet que nous avons été notifiés par l'hôpital de district d'Abong-Mbang, de la réception dans cette formation sanitaire d'une patiente âgée de 22 ans qui présentait des signes cliniques du choléra. C'est-à-dire diarrhée aiguë, vomissements intermittents accompagnés de déshydratation. Ce qui a davantage attiré l'attention des prescripteurs. Deux jours avant, ils avaient déjà reçu le père de la concernée qui, malheureusement, est arrivé à l'hôpital et est décédé quelques minutes après. Il avait été référé dans un centre de santé privé, où il avait été pris en charge pendant deux jours, toujours avec des signes de diarrhée et vomissements. Les prescripteurs ont immédiatement demandé un test rapide de choléra qui s'est révélé positif. Suite à une investigation préliminaire, nous nous sommes rendus compte que d'autres personnes dans la famille présentaient les mêmes signes, notamment le jeune frère de la patiente. Son test rapide est également revenu positif.
Quelles dispositions ont été prises depuis ce moment ?
Depuis cette date, il y a eu le processus immédiat de notification envers le système de gestion de l’incident choléra du ministère de la Santé publique et les autorités administratives. Bien que le cas ait été dépisté dans l'arrondissement d'Abong-Mbang, tous ces cas résident à Mampang dans l'arrondissement de Doumé. Nous sommes immédiatement descendus sur le terrain. Nous avons constaté que suite aux recommandations du Minsanté, ces cas avaient déjà été isolés et pris en charge de façon complète et gratuite. Nous avons mené une investigation. Quand on est positif au test de diagnostic rapide, on est cas probable. Il faut attendre la confirmation du Centre Pasteur. Mais comme la présomption était forte, nous les avons pris en charge comme des cas confirmés. Nous avons également fait le listage des contacts et profité de cette descente pour renforcer les mesures de prévention et de contrôle des infections à l'hôpital. Puis, nous nous sommes rendus dans la communauté pour voir si dans l'entourage des cas contacts, des gens manifestaient des signes de diarrhée et de vomissements. Ce n'était pas le cas fort heureusement. Nous avons tout de même donné une prophylaxie pour éviter que les symptômes n'arrivent, dans le cas où la maladie serait en phase d'incubation.  Nous avons vérifié les points d'approvisionnement en eau, les latrines et même tout le ménage pour l'hygiène. Nous avons constaté des problèmes. L'approvisionnement en eau se faisait dans un milieu non adéquat et l'eau n'était même pas potabilis&eacu...