Eaux minérales : la contrebande se la coule douce…

L’accès à l’eau potable reste un défi majeur pour la majorité des quelque 5 millions d’habitants de Douala. Malgré leurs efforts, la Camwater et des opérateurs privés peinent à satisfaire la demande. D’autres initiatives ont été prises pour accroître l’offre. Parmi celles-ci, des forages aménagés par des sociétés brassicoles et offerts aux populations riveraines.
Cependant, des assoiffés par le gain facile en ont rapidement fait une source génératrice de revenus. On a désormais des « grossistes » qui s’approvisionnent gratuitement à ces forages en remplissant des bouteilles de grandes marques d’eau minérale. L’eau est ensuite livrée dans différents points de vente à raison de 100 F la bouteille, selon nos sources. Seulement, le consommateur final paie cette bouteille au prix de l’originale.
Les prix varient en fonction des marques, oscillant entre 300 et 400 F, voire plus avec la tendance inflationniste de l’heure. L’activité est florissante au point où dans certains quartiers comme Ndogpassi et Ndokoti (arrondissement de Douala III), il n’est pas rare de tomber sur des bouteilles ainsi contrefaites. L’activité nourrit grassement son homme, selon toute vraisemblance.
Pour en arriver là, les acteurs de la contrebande ont développé un système bien huilé. Les bouteilles vides encore en parfait état sont collectées à travers la ville, tout comme les housses des packs de six. Puis elles sont remplies d’eau et soigneusement refermées grâce à une méthode astucieuse : un peu de super glue sur les points de jointure du bouchon, un petit nettoyage et le tour est joué. Lorsque le consommateur ouvre la bouteille il a la sensation d’avoir affaire à une vraie. En général, il est loin de penser qu’il puisse s’agir d’une fausse.
Cependant, avec un peu de vigilance, il est aisé de détecter le faux. Notamment grâce au fond de la bouteille, qui présente généralement des signes d’usage...