Réparations de l'esclavage : un chapelet de revendications

Les corrections de l’esclavage portent à la fois sur des excuses officielles, des réparations morales, financières et matérielles.

Excuses officielles
Dans sa sortie du 2 août dernier interpellant les pays de l’Occident et les entreprises ayant réduit les Africains au statut d’esclaves entre le milieu du 15e et le 19e siècles, le président ghanéen, Nana Akufo-Addo a exigé des bourreaux des excuses officielles à l’endroit des victimes. Pour le numéro un ghanéen, « 20 millions de fils et de filles (d’Afrique) ont vu leur liberté réduite et ont été vendus comme esclaves ». Selon des chiffres d’historiens, cette tragédie a été marquée par une déportation d’au moins 12,5 millions d’Africains vers les Amériques et les îles de l’Atlantique. Alors que 1,5 million de personnes ont péri durant la traversée. Un geste symbolique qui vaudrait tout son pesant d’or à l’instar du « pèlerinage pénitentiel » effectué par le pape François au Canada en juillet dernier pour effacer le traumatisme laissé par les « écoles résidentielles » pour enfants autochtones. Entre la fin du 19e siècle et les années 1990, un système d'assimilation culturelle mis en place par l’Eglise catholique a fait au moins 6 000 morts et provoqué un véritable choc dans la conscience de plusieurs générations.

Réparations morales
Pour beaucoup d’Africains et d’Afro-descendants, l’esclavage est un crime irréparable, tant le drame reste immense et incommensurable. Mais, d’aucuns n’hésitent pas à plaider en faveur des réparations morales à travers l’enseignement et des politiques culturelles. L’érection des monuments et des musées viendrait par exemple rappeler à la postérité cette barbarie qui a privé l’Afrique de ses valeureux fils. Des actes symboliques de reconnaissance du crime et de la souffrance permettraient également, à défaut d’effacer le mal dans sa totalité, de l’atténuer tout au moins. Pour Nana Akufo-Addo, il est temps d’ouvrir un véritable débat sur la question d’autant plus qu’il « existe une myriade d’histoires de familles déchirées. Des pères partis pêcher qui ne sont jamais revenus, des garçons partis jouer qui ne sont jamais rentrés à la maison, des filles parties chercher de l’eau qui n’ont jamais plus revu leurs parents ». Les crimes de...

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