Subventions des carburants : comment trouver la bonne formule

Les contraintes et les coûts de plus en plus élevés de l’approvisionnement du marché camerounais en produits pétroliers (super, gasoil, pétrole lampant, gaz domestique) ne laissent plus aucun observateur indifférent. Au regard notamment du poids écrasant des subventions de ces produits sur les finances publiques. Les chiffres disponibles sont effrayants. En effet, Le Trésor public camerounais pourrait dépenser en 2022, entre 780 et 800 milliards de F seulement pour subventionner les prix des carburants à la pompe. Une somme colossale qui représente environ 13% du budget de l’Etat (6080 milliards de F) et près de 3% de la richesse nationale (PIB) évaluée à environ 27 000 milliards de F. 
Du coup, une question cruciale s’impose : compte tenu de la conjoncture actuelle marquée par la rareté des ressources financières, l’Etat peut-il supporter sur la durée le financement de ces subventions afin que les prix actuels pratiqués à la pompe restent inchangés ? Difficile de répondre par l’affirmative à cette interrogation, à la lumière de deux faits majeurs : l’alerte donnée récemment par la pénurie des carburants qui a paralysé en quelques jours de nombreuses activités à travers le pays et créé les conditions d’une explosion sociale. Simplement parce que le Trésor public éprouvait des difficultés à mobiliser en temps et en heure la totalité des fonds nécessaires pour assurer ces subventions. Ensuite, si, pour le moment, le chef de l’Etat Paul Biya a instruit le gouvernement de mobiliser l’argent nécessaire, à la suite du collectif budgétaire décidé dans le cadre de l’ordonnance du 2 juin 2022, on se demande si cette approche généreuse va résister à l’envolée des cours du baril de pétrole brut sur le marché international où la barre de 100 dollars a été franchie.

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