Casques bleus en RDC : le difficile ménage

Les rapports entre Congolais et troupes de l’Organisation des Nations unies sont de plus en plus tendus.

Il ne serait pas exagéré de dire, à la lecture des derniers événements, qu’un malaise profond prévaut entre les Congolais et la Mission de l'Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO). L’expulsion récente par les autorités de Kinshasa, sans autre forme de procès, de Mathias Gillman, porte-parole de ladite mission, après une sortie jugée de trop sur les antennes d’une radio internationale, est venue rappeler à l’opinion qu’entre les deux parties, ce n’était plus le parfait amour. Dans une note verbale datée du 28 juillet dernier et formulée dans un langage peu diplomatique, le fonctionnaire onusien est traité d’indésirable. « Le gouvernement considère que la présence de ce fonctionnaire sur le territoire national n’est pas de nature à favoriser un climat de confiance mutuelle et de sérénité si indispensable entre les institutions congolaises et la MONUSCO », écrit Christophe Lutundula, vice-Premier ministre, ministre congolais des Affaires étrangères. 
Ce refoulement intervient dans un climat tendu, à la suite des échauffourées et incidents entre des Casques bleus et des manifestants survenu le 31 juillet dernier à Kasindi dans le territoire de Beni, province du Nord-Kivu. Des manifestations qui s’en suivront, hormis à Beni, à Goma, Butembo et Nyamilima, des villes de l’Est de la RDC, seront marquées par un bilan assez lourd : 36 morts et près de 170 blessés dont des civils et des Casques bleus, selon un bilan officiel communiqué le 2 août 2022. En plus de ce que les installations de la MONUSCO ont été mises à sac, des messages hostiles et des voix se sont élevées pour exiger le départ des troupes onusiennes. En effet, ce mécontentement contre la Mission de l’ONU en RDC est de plus en plus récurrent dans ce vaste pays et a pour principal motif, l’insécurité. Depuis une trentaine d’années, les populations de cette partie du pays sont régulièrement prises pour cible par des groupes armés, dont le M23, un mouvement militaire constitué de tutsis venus du Rwanda, qui prospèrent…en toute impunité. Avec à l’index, les Casques bleus, régulièrement accusés d’être inefficaces et de connivence avec les assaillants. 
Créée par la résolution n°1279 du 30 novembr...

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