Gouvernance locale : des maires sur des braises

Depuis la tenue des municipales en février 2020, des édiles sont destitués ou menacés de destitution par des conseils municipaux qui les accusent, entre autres, de mauvaise gestion.


Le 8 juillet dernier, un groupe de conseillers municipaux a saisi le préfet du Diamaré, Jean-Marc Ekoa Mbarga, dans le cadre d’une procédure de destitution du maire de Maroua 1er, Hamadou Hamidou. L’autorité administrative a répondu par la négative, expliquant dans une lettre aux conseillers, datée du 15 août 2022, que toutes les exigences légales n’étaient pas réunies pour la mise en branle d’une telle procédure. Cette tension à Maroua 1er n’est pas singulière. Puisque depuis la fin des élections municipales de février 2020, plusieurs maires, ainsi que leurs adjoints, sont à couteaux tirés avec les conseils municipaux qui initient des procédures de destitution. Certaines ont d’ailleurs abouti au remplacement de quelques magistrats municipaux, notamment à Lagdo et Banwa.
Lagdo
Dans cette commune acquise au Front pour le Salut national du Cameroun, Luc Kaga, désigné maire au terme de la consultation électorale du 9 février 2020, a été évincé. Ceci, après un vote organisé pendant un conseil municipal extraordinaire le 4 mars 2022, en présence du préfet du département de la Benoué, Oumarou Haman Wabi. Sur les 31 conseillers municipaux qui ont participé à cette délibération, 29 ont voté la destitution du maire à qui il était reproché une gestion inappropriée des recettes de cette commune. Pendant les neuf mois qu’a duré la fronde, les activités de la mairie avaient été paralysées par ces batailles : comptes administratif et de gestion 2020 non adoptés par les conseillers, budget 2021 voté mais pas approuvé et budget 2022 non encore voté. Luc Kaga a été remplacé par Harouna Damatal.
Banwa
Dans le département du Haut-Nkam, le maire de Banwa, Charles Kaméni, ainsi que ses deux adjoints, ont eux aussi été renversés, au cours d’une session extraordinaire le 22 novembre 2020. Il leur était reproché une mauvaise gestion des finances de la commune, notamment les centimes additionnels communaux. Les mis en cause avaient porté réclamation auprès du ministre de la Décentralisation et du Développement local (Minddevel). Mais le Tribunal administratif de Bafoussam a scellé définitivement leur sort en approuvant la procédure ayant abouti à leur destitution. Dans cette commune contrôlée par l’Union des mouvements socialistes, Charles Kameni a été remplacé par David Tomoh à l’issue d’une session extraordinaire le 23 juillet 2021. Le nouvel exécutif communal a été conforté par le Minddevel le 11 janvier 2022. 
Eseka
Dans cette commune du Nyong-et-Kelle, le maire, Sylvain Tjock, a déjà survécu à plusieurs tentatives de destitution. La première a eu lieu le 15 décembre 2020 lors de la session ordinaire d’adoption des comptes pour l’exercice 2021 de la commune gérée par le Parti camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn). Les frondeurs accusent l’édile de gestion cavalière et de mise à l’écart du Conseil municipal. Le 16 mars 2021, un collectif de 13 conseillers municipaux a ...

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