Interview: « Tout est fin prêt pour que la rentrée soit effective »

L’éclairage du Pr. Laurent Serge Etoundi Ngoa, ministre de l’Education de base.

Monsieur le ministre, le 5 septembre, jour de rentrée scolaire approche à grand pas. Où en est-on avec les préparatifs au niveau du ministère de l’Education de base ?
Nous sommes prêts pour le 5 septembre. Nous avons organisé une série de concertations. D’abord avec l’enseignement privé de base pour voir quels sont les problèmes et quel sera notre agenda par rapport à l’année précédente. Une manière pour nous de voir si les choses ont évolué ou s’il y a des rectifications à faire. Nous nous sommes également penchés sur le problème des subventions. La concertation a été appréciée par les principaux acteurs de ce secteur. Deux jours plus tard, nous avons échangé avec nos responsables des services centraux et déconcentrés. Nous nous sommes séparés sur une note d’optimisme. Les décisions prises au niveau central ont été relayées en région. Nous pensons qu’à tous les niveaux, les acteurs du secteur éducatif, de l’administration territoriale, des forces de l’ordre et de sécurité sont au point pour la reprise des classes. En termes de préparatifs, tout est fin prêt pour que la rentrée soit effective.

Nous avons également un test de recrutement de 3000 instituteurs. Les nouveaux enseignants vont directement regagner les écoles qu’ils ont sollicitées à la rentrée. La dernière année scolaire s’est bien passée. Il n’y a pas eu de couacs. Les taux de réussite aux examens ont été améliorés. Nous souhaitons continuer dans ce sens. Donc nous plaçons cette année, sous le signe du renforcement des acquis, mais aussi du climat d’apaisement que nous avons aujourd’hui, afin qu’on fasse quelque chose de meilleure.

La pandémie du Covid-19 n’est pas terminée. Des dispositions sont-elles prises pour que les écoles primaires et maternelles demeurent à l’abri des contaminations massives ?
Les mesures barrières n’ont jamais été levées. Nous sommes toujours sous Covid-19. Parents et élèves doivent le savoir. Donc nous repartons à l’école avec les mesures qui ont caractérisé l’environnement scolaire depuis plus de trois ans. Les mesures barrières doivent toujours être respectées. Les responsables ont eu des instructions fermes à ce sujet. Nous devons également garder notre environnement propre. Nous allons améliorer tout ce qui se fait jusqu’ici. Je voudrais saluer la responsabilité des parents qui n’attendent plus tout du ministère. Il n’y a plus de raison de faire un pas en arrière.

Au-delà du défi sanitaire, la sécurité est appelée à être davantage renforcée dans certaines écoles du pays. Quelles garanties pour le déroulement des cours dans les régions en insécurité ?
Sur le plan sécuritaire, l’année précédente a été meilleure. Depuis le début de ces évènements, la situation s’est beaucoup améliorée sur le terrain. La stratégie mise en place semble bien marcher. C’est vrai qu’on ne mettra pas un gendarme derrière chaque élève, mais nous avons confiance en nos forces de défense. Et ce qui est fait jusqu’ici a de bons résultats. Des départements en charge de la sécurité se déploient en milieu scolaire et ailleurs, pour que la sécurité soit. Nous avons travaillé ensemble pour améliorer la maîtrise sécuritaire dans le pays. Des résolutions ont été prises. La situation semble sous contrôle dans ces régions. N’empêche que nous devons demeurer prudents et vigilants parce que l’ennemi ne dort pas.

Au cours des derniers mois, des enseignants du ministère de l’Education de base comme les autres ont émis un certain nombre de revendications. Où en est-on dans la prise en compte de ces demandes ?

Les enseignants des deux ordres éducatifs avaient des problèmes structurels quant à leur traitement salarial, leurs indemnités, le paiement des vacations, les intégrations et autres. C’était des problèmes pertinents. C’est vrai que nous n’avons jamais apprécié tout le folklore qui a été fait lors des grèves et tout. Mais une fois leurs revendications portées à l’attention du président de la République, il a pris des mesures qu’il a demandé d’implémenter immédiatement avec un calendrier. Ces mesures sont aujourd’hui en train de tenir toutes les promesses.

A date, il y a des enseignants qui vont à la banque et découvrent qu’ils ont subitement beaucoup d’argent. Ceci parce qu’on paie leurs rappels, avancements et primes de logement. Le calendrier est respecté. Nous avons fait des évaluations, tout est en ordre depuis que ces dispositions ont été implémentées au niveau du ministère de la Fonction publique et des Finances. Le dialogue que le chef de l’Etat nous a demandé d’entretenir avec les syndicats, Ong, qui sont des groupes légaux, est permanent. A moins d’un changement de cap, qui viendra d’où ? Les choses se passent bien et nous pouvons être optimisme quant à l’avenir.

C’est dire que les enseignants du ministère de l’Education de base vont commencer les classes le 5 septembre prochain …
Il n’y a aucun élément qui peut empêcher qu’ils ne soient pas dans les classes le 5 septembre prochain. Nous nous sommes mis d’accord sur un certain nombre d’évènement en leur faveur. Et ce calendrier est dûment respecté depuis le début et quand arrivera le deadline en 2023, nous aurons déjà liquidé beaucoup de choses.

Quelles dispositions ont été prises dans votre département ministériel, pour que certaines régions ne souffrent plus d’un déficit d’enseignants ?
Nous recrutons afin que le Cameroun atteigne les quotas fixés par l’Unesco. Notamment trois maîtres et le directeur, donc quatre enseignants, dans chaque école de 100 élèves. Nous recrutons massivement depuis près de quatre ans pour essayer de respecter ce ratio. Il y a naturellement des impondérables. Les femmes constituent plus de 66% des effectifs au ministère de l’Education de base. Au recrutement, elles sont célibataires et jeunes. Le maintien en poste de ces dames est très aléatoire. Si une femme se marie et fait des enfants, nous n’allons pas nous opposer au regroupement familial. Mais lorsque ces cas deviennent redondants, c’est un problème. Conséquence nous retrouvons régulièrement dans les métropoles, ces institutions qui sont en sureffectif. Maintenant, est-ce qu’on va discriminer quand on recrute ? Et il ne faut pas oublier que les femmes sont très nombreuses. Nous continuons à recruter et espérons que l’on atteindra le ratio de l’Unesco.

Vous avez signé un arrêté portant fermeture d’établissements clandestins. Vous êtes-vous assuré que la mesure est effective sur le terrain ?
Nous avons des équipes sur le terrain. Des contrôles sont menés. Nous ne fermons pas 317 écoles sur un coup de tête. On créé une é...

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