Interview : « Tous les baccalauréats donnent accès à l’enseignement supérieur »

Pr. Richard Laurent Omgba, directeur du Développement de l’enseignement supérieur au ministère de l’Enseignement supérieur.

Plusieurs élèves titulaires des baccalauréats ou GCE Advanced Level techniques et professionnels, ont de la peine à poursuivre leurs études dans les universités d’Etat dont les cursus sont plus proches de l’enseignement général. L’enseignement technique est-il l’oublié du supérieur au Cameroun ?
Aucunement. Pour la simple et bonne raison que, l’enseignement supérieur, depuis la réforme LMD survenue en 2007 s’est résolument orienté vers la professionnalisation. Sur 97 établissements que compte l’enseignement supérieur, 53 sont à vocation technologique et professionnelle pendant que 44 sont purement à vocation académique. Donc, la professionnalisation est une orientation très forte et elle est matérialisée par la création de nouvelles écoles selon les différents domaines ouverts par le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE).

Où peut s’orienter un titulaire du baccalauréat technique aujourd’hui ?
Il faudrait comprendre que dans la nomenclature de l’Office du baccalauréat, il y a plusieurs types de diplômes : les baccalauréats d’enseignements secondaires général ; les baccalauréats techniques ; les brevets de techniciens et les brevets professionnels. Tous ces diplômes n’ont pas les mêmes contenus. Il y a donc, des baccalauréats et des brevets. Tous les baccalauréats (enseignement secondaire général et technique) donnent accès à l’Enseignement supérieur.  Parce que ces diplômes sont cosignés par le ministre de l’Enseignement supérieur. Il y en a qui ne sont pas cosignés par le Minesup, parce qu’ils sont essentiellement à vocation technique. C’est-à-dire qu’ils sont destinés à l’emploi. Les détenteurs de ces diplômes (qu’on appelle diplômes de production par opposition aux diplômes de conception) sont destinés au monde de l’emploi. Néanmoins, il y a des formations complémentaires qui sont données au niveau du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle et par les ordres professionnels qui permettent de renforcer le caractère professionnel de ces diplômes qui ne sont pas des baccalauréats.

A l’ère de la professionnalisation, qu’est-ce qui est prévu pour valoriser davantage les filières professionnelles et techniques au niveau de l’enseignement supérieur ?
Ce qui est prévu, c’est tout un vaste programme d’investissement, à travers ce qui est dénommé Pro ACTP. C’est le programme d’appui à la composante technologique et professionnelle. C’est un projet pour lequel l’Etat a déjà investi 94,500 milliards de F, pour construire les campus, les laboratoires et les équiper. Tout ceci pour que le volet technologique et professionnel soit renforcé, et que nous ayons des techniciens de pointe.

Le Cameroun accuse un déficit important en cadres et techniciens qualifiés dans les sciences et technologies. L’offre actuelle permet-elle de rattraper ce retard ?
Oui. Je le pense. Il ne vous a pas échappé que nous sommes partis d’une seule école polytechnique à pratiquement cinq. Réparties dans les villes de Yaoundé, Douala, Maroua, Buea (Faculty of engineering an Technology), Bamenda (College of Technology), sans compter toutes les écoles de génie que nous avons créées dans le s...

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