Défis : des travaux d’Hercule en perspective

Les chantiers sont nombreux et difficiles. William Ruto a tout à prouver et devra implémenter son programme de développement énoncé pendant sa campagne électorale.

Sur le plan politique
William Arap Ruto, nouveau président de la République du Kenya, hérite avant tout d’un pays éprouvé par la dernière présidentielle. L’élection du 09 août dernier était l’une des plus serrées de l’histoire du pays. Elle a d’ailleurs été contestée par le camp d’Uhuru Kenyatta, le président sortant, allié de Raila Odinga dans un jeu politique surprenant. Le deal duedépart était que le président sortant soutienne son vice-président Ruto. Il s’est plutôt associé à l’opposant historique Odinga, laissant seul Ruto.

Ce dernier a dû se battre, s’attirant la sympathie de la jeunesse kenyanne. Parti de rien pour atteindre la magistrature suprême, William Ruto doit maintenant convaincre dans sa nouvelle posture d’homme de la rupture : la rupture de deux grandes dysnasties qui gouvernent le pays depuis plusieurs décennies : celle des Kenyatta (Jomo), premier président du Kenya et des Odinga (Oginga), son vice-président. Le nouvel homme fort sort de la pléiade et devra convaincre qu’il est l’homme de l’anti-establishment.

Au plan économique
La jeunesse qui a été le pilier de la victoire de William Ruto est une bombe à retardement.Le chômage est itératif. Ils sont environ 500 000 chaque année à décrocher un diplôme dans le supérieur. Mais la corruption, le népotisme ou l'exigence d'expérience constituent autant d'obstacles à leur entrée dans la vie active. Selon des chiffres officiels publiés en 2020, 5 millions de jeunes étaient sans emploi. Avec les trois-quarts de la population âgés de moins de 34 ans, la jeunesse est un des atouts du Kenya, mais son insertion dans l'emploi reste un défi. C’est d’ailleurs ce chômage qui a nourri le ressentiment des jeunes contre le gouvernement de Uhuru Kenyatta. 

Selon Alex Awiti, chercheur kenyan, une des voies de sortie est de « créer des emplois à une échelle industrielle » avec des incitations financières, pour développer le secteur privé dans un pays où 80 % de la main-d'œuvre se trouve dans l'économie informelle. Il faut aussi, selon lui, développer l'agriculture et « renforcer les compétences dans le secteur industriel et les opportunités dans le secteur manufacturier ».
La création de l’emploi ayant été le sujet central de toute la campagne présidentielle de William Ruto, il devra passer du discours à l’acte.

Au niveau de la gouvernance
William Ruto aura à faire. Malgré sa position de première puissance économique de l’Afrique de l’Est, avec un PIB de près de 100 milliards de dollars, le Ke...

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